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Eloquence de figuier
CONTE KABYLE
Publié dans L'Expression le 15 - 08 - 2001

On racontait, autrefois dans la montagne, qu'un jeune paysan voulait prendre femme et comme il était orphelin, il chargea sa tante maternelle de lui en trouver une.
Après bien des investigations, la bonne femme vint trouver son neveu pour lui annoncer qu'elle avait découvert une jeune fille aussi belle que le clair de lune et dont tout le monde disait le plus grand bien. Selon les informations qu'elle avait recueillies, elle accomplirait des miracles avec chacun de ses doigts en matière d'art culinaire. Quant à ses mains de fée, elles seraient capables de transformer une masure en palais! Ebloui par tant de qualités, le jeune homme accepta de l'épouser.
Un mois plus tard, les deux jeunes gens se marièrent. Mais hélas! il n'avait pas fallu plus de trois jours au jeune mari pour se rendre compte que sa belle était loin de mériter les éloges dont on l'avait parée. Elle était paresseuse et incapable de préparer le moindre plat! Quand il lui eut demandé qui avait chanté ses louanges, elle répondit ingénument:«C'est ma mère en présence de ma tante maternelle!».
Dépité et fou de rage, le jeune homme sollicita l'aide d'une autre tante pour fonder un foyer. Celle-ci ne mit pas longtemps à trouver une belle fille que les gens décrivirent intelligente et jouissant de qualités à même de combler d'aise et de joie celui qui l'épouserait. Nouveau mariage et nouvelle déception pour le malheureux paysan. Au bout de quelques jours; la jeune mariée passait le plus clair de son temps à causer avec certaines voisines dont les principales préoccupations étaient les médisances et les ragots, si bien qu'elle avait fini elle-même par acquérir cette manie avilissante. Et l'inévitable se produisit; plusieurs voisins se plaignirent auprès du jeune mari de calomnies que sa femme propageait à tort et à travers, éclaboussant leurs noms et ternissant la réputation de leurs familles respectives. Accablé de honte, le malheureux ne sut où se terrer, d'autant plus que «l'associée de sa vie» ne put jamais quitter le chemin que ses initiatrices lui avaient tracé malgré tous ses efforts en vue de lui faire entendre raison. Dès lors, un seul remède s'imposait, amer, mais radical : une autre rupture
Le jeune homme vécut seul, en parfait ascète, durant quelques mois. Mais un soir, un de ses amis vient le trouver pour lui faire part des racontars dont il était l'objet, ou plutôt dont était l'objet une partie de son corps sans laquelle un homme n'en est vraiment pas un. Et s'étant rappelé le vieux dicton de la montagne selon lequel les médisances ne tuent pas, mais amoindrissent, il décida de se remarier une troisième fois. Mais comment s'y prendre? Demander le secours d'une autre tante était hors de question! Le jeune homme avait beau retourner le problème, il ne voyait qu'une seule personne capable de l'aider: Amghar Azemni (le sage du village)! Il alla donc le voir et le trouva assis sur une pierre près de sa cabane de pierres et d'argile, le regard perdu au loin sur la montagne, accompagnant l'agonie des dernières neiges fondant sous la douce chaleur printanière.
Après le salut rituel, le jeune homme exposa les raisons de sa visite. Le vieux sage réfléchit un moment puis le prit par la main jusqu'à un figuier chétif et complètement desséché et là, il lui demanda:
- Peut-on espérer des fruits de cet arbre à la fin de l'été?
- Non, répondit le jeune paysan, parce que son propriétaire l'a délaissé et n'a rien fait qui puisse le rendre fécond.
Le vieillard sourit et indiqua à son interlocuteur un autre figuier qui, contrairement au premier, était beau, et dont les nombreuses branches portaient déjà les prémices d'une floraison qui promettait une bonne fructification. Le vieillard réitéra sa question et l'autre répondit que l'arbre donnerait beaucoup de figues parce que son propriétaire l'avait entouré de tous les soins nécessaires. Le vieux sage sourit une deuxième fois et se mit à parler de ce ton sûr et réconfortant propre à ceux qui ont vécu longtemps et forgé leur sagesse au gré des malheurs et duretés qui les ont secoués:
- On ne connaît pas les propriétaires de ces deux figuiers mais à leur seule vue, on peut conclure que le premier est paresseux et le second laborieux. Tu veux réussir ton mariage et il t'est impossible de voir, au préalable, la future femme. Dans ce cas, il te reste sa mère! Trouve une mère vertueuse et sois sûr que sa fille l'est aussi! Ne te préoccupe pas de la beauté extérieure ; elle importe peu lorsque le coeur est blanc et que l'harmonie est totale. Le jeune homme alla alors trouver une autre tante et lui demanda si elle connaissait une femme honnête, généreuse et altruiste. Celle-ci lui parla d'une femme d'une quarantaine d'années qui réunissait toutes ces qualités-là, et qui plus est, n'avait jamais médit ni menti . «A-t-elle une fille?» s'enquit le jeune paysan.
- Oui, répondit la tante, et elle n'est pas encore mariée!
Le jeune paysan supplia alors sa parente de demander sa main. et quelque temps après, le mariage fut célébré.
La légende ne précise pas si la fille était belle, en revanche, il paraît que les deux époux ont vécu heureux jusqu'à la fin de leur vie.
C'est peut-être suite à cette histoire qu'un vieux proverbe dit:
«Trouve une femme accomplie et épouse sa fille!»


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