Retour La revue Arabies éditée en France a consacré ce mois-ci à l?Algérie un article de Paul Balta, à l?occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre. Dans cet article, intitulé «Histoire d?un peuple rebelle», Paul Balta, journaliste et historien de renom, évoque les différentes époques historiques de l?Algérie, retraçant l?évolution de l?Algérie depuis l?Antiquité, notant que «si le territoire que recouvre aujourd?hui l?Algérie a souvent changé de mains, l?esprit d?indépendance de son peuple est resté constant à travers l?Histoire». Le journaliste met l?accent sur l?esprit rebelle des Algériens et fait ressortir l?élément déterminant qui leur a permis de s?organiser, le 1er novembre 1954, pour une action libératrice contre le colonialisme. Ancien correspondant à Alger du journal Le Monde, Paul Balta note que l?Algérie, dont le patrimoine archéologique remonte jusqu?à la préhistoire avec notamment les peintures rupestres du Tassili, «occupe une position stratégique au nord de l?Afrique et a vu se succéder, de l?Antiquité à nos jours, les conquérants», qu?ils soient Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins ou Français. Il souligne que le peuple algérien, à l?esprit indépendant, a toujours affiché une résistance farouche à toutes les invasions. Et de noter : «Sur les 2 336 ans qui nous séparent du règne carthaginois, 60% représentent les périodes d?occupation et 40% celles d?autonomie.» Le journaliste établit une chronologie sommaire des événements phares de l?histoire du pays depuis l?époque antique jusqu?à juin 1830, lorsque «l?armée française débarque à Sidi Ferruch. La conquête commence, la résistance aussi !». En effet, «dès 1831, l?Emir Abdelkader, homme d?Etat, soufi et poète, lève l?étendard de la révolte». «La colonisation étouffe dans le sang toutes les révoltes ; elle met en valeur des terres» au seul profit des colons. La résistance nationale se poursuit au début du XXe siècle avec de nombreux courants politiques composant le puzzle nationaliste qui se reconstitue en bloc homogène avec le Front de libération nationale (FLN). Déclenchée le 1er novembre 1954, la Guerre de Libération nationale «sera la plus longue (huit ans) et la plus meurtrière du monde arabe contemporain, en raison, entre autres, des méthodes du contingent français (400 000 hommes) dont certains chefs n?hésiteront pas à pratiquer la torture», estime Paul Balta. Il ajoute que «ce contingent est confronté à la résistance populaire dans les maquis et, aux frontières, à celle de l?Armée de libération nationale (ALN)», tout au long d?une guerre qui «entraîne la chute de la 4e République et l?arrivée au pouvoir, en 1958, du général de Gaulle». Après l?indépendance, le journaliste met l?accent sur la période 1973-1977 marquée par les aspirations à un «nouvel ordre économique international» qui «donne à l?Algérie une place sans précédent sur la scène mondiale». Il brosse ensuite le tableau de la décennie noire avec la montée du terrorisme conjuguée à l?aggravation de la situation économique et sociale. «C?est dans ce contexte que Bouteflika est élu président, en avril 1999», misant son programme de redressement sur la réconciliation nationale, la relance de l?économie et la reconquête de la scène internationale, en évoquant notamment la refondation des relations.