Jusqu?au début des années 80, les routes algériennes, bien qu?en deçà des normes universellement admises, restent, malgré tout, praticables. leur réalisation et leur maintenance obéissaient à un minimum de sérieux et de rigueur. Que ce soit à l?intérieur des villes ou entre elles, il n?était pas imaginables qu?un «nid-de-poule» reste plus de deux où trois jours sans être comblé. Si cela était dû à une malfaçon fautive de l?entrepreneur, celui-ci devait rendre des comptes et était, généralement, sérieusement pénalisé. Aujourd?hui, tout particulièrement à l?intérieur des villes, surtout celles de l?arrière- pays et hormis les artères du centre qui sont la façade que l?on présente aux visiteurs de marque, les rues sont dans un piteux état. Les nids-de-poule et les ornières, des fondrières parfois, sont légion. Certaines ont complètement perdu leur revêtement de goudron et sont redevenues des sentiers en terre battue, avec toutes les nuisances que cela suppose pour un centre urbain. Boue en hiver, poussière en été. Dans des villes comme Tiaret, Saïda, Béchar, M?sila, Barika, Batna, Khenchela, Chréa, Tébessa, Biskra, El-Oued, Touggourt, Ouargla, Hassi Messaoud et bien d?autres encore, la population a fini par s?habituer à cet incroyable gâchis. Les automobilistes se contentent de pester. Pourtant la quasi-totalité de la dégradation est imputable aux entrepreneurs qui ont réalisé ces ouvrages, la garantie est pourtant de dix années. la corruption, qui ronge les fondements mêmes de la nation, est passée par là. Effrontément et impunément.