Réunion «Il est grand temps de conclure les négociations entre le gouvernement du Soudan et l'Armée populaire de libération du Soudan (Spla), qui sont en guerre depuis 1983», a déclaré M. Annan. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et les quinze membres du Conseil de sécurité sont arrivés, ce matin, au siège de l'ONU à Nairobi, où ils doivent tenir une réunion extraordinaire essentiellement consacrée au Soudan. Cette réunion exceptionnelle de deux jours a débuté à 10h (7h GMT) avec la présentation par M. Annan d'un rapport sur le Soudan, en proie à deux guerres civiles. La situation critique, qui marque la région du Darfour, et la nécessité de trouver une issue salutaire ont mené le Conseil de sécurité à se déplacer en dehors de son siège new-yorkais pour la quatrième fois depuis 1952, date de sa création. «Nous sommes venus ici parce que nous nous préoccupons du Soudan, mais je veux dire à ces deux parties en cours de négociation qu'il serait présomptueux de croire que l'attention de la communauté internationale sera concentrée éternellement sur elles», dira le président du Conseil de sécurité des Nations unies et ambassadeur américain John Danforth dès son arrivée à l?aéroport de la capitale kenyane. Il invitera, à cet effet, les deux parties à accélérer la signature d'un accord global. Il s?agit d?un accord de paix dans le Sud qui serait bénéfique pour une solution au Darfour, dans l'ouest du Soudan, en proie à une guerre civile depuis février 2003. Une région qui serait le théâtre de la «pire crise humanitaire» en cours dans le monde, selon l'ONU. Afin de faciliter les échanges d?idées et de détendre l?atmosphère durant la réunion tenue ce matin, M. Annan s?est entretenu avec le président kenyan, Mwai Kibaki, au siège de l'ONU à Nairobi question d?être sur la même longueur d?onde. Par ailleurs, les deux protagonistes, en l?occurrence le vice-président soudanais, Ali Osmane Taha, et le chef de la principale rébellion du sud du Soudan, John Garang, devaient s'adresser au Conseil. M Annan précisera, durant son allocution, que «la conclusion rapide des négociations Nord-Sud n'aidera pas seulement à empêcher que les conflits continuent à se propager dans le pays, elle servira aussi de base et de catalyseur pour le règlement de conflits existants». Par ailleurs, le Conseil de sécurité doit adopter vendredi une résolution offrant au Soudan l'aide de la communauté internationale, à condition qu'un accord de paix soit signé rapidement pour mettre un terme à 21 ans de guerre dans le sud du pays, riche en pétrole. Le Conseil de sécurité devrait, en outre, se pencher vendredi sur la situation en Somalie, pays de la Corne de l'Afrique en proie à l'anarchie depuis 1991, mais qui vient de se doter d'un Parlement et d'un président, dans deux étapes essentielles pour tenter de rétablir la paix.