Doute Quels enseignements va tirer le staff technique national de sa sortie de mercredi, à Toulon, face au Sénégal (1 à 2) ? Un air de déjà-vu chez les Verts et une crise qui couve sont déjà des ingrédients perceptibles. Mais quelle mouche a piqué Ali Fergani pour vouloir mettre dans une même chambre un joueur professionnel et un autre issu du championnat national ? Tout le monde sait, que ce soit en sélection ou au niveau des clubs, que tout se passe en fonction des affinités, mais de là à imposer à des grands garçons, dont certains sont des professionnels confirmés, une discipline de caserne, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. En procédant de la sorte, le sélectionneur national a voulu tout de suite casser ce vieux tabou pros-joueurs locaux, mais en même temps cela confirme le malaise qui existe au sein de la sélection, et qui, selon plusieurs sources concordantes et bien au fait de la vie interne des Verts, couve depuis quelque temps déjà. Se cachant derrière des arguments bidon et une langue de bois toujours en cours, Fergani et les dirigeants de la FAF ne veulent souffler mot de ce qui se passe, et pourtant ! Un petit regard dans le rétroviseur s?impose. Au retour du match du Rwanda, plusieurs joueurs professionnels se sont plaints (sous cape) de la façon avec laquelle ils ont été «abandonnés» à l?aéroport Houari-Boumediene d?Alger et par l?attitude de Fergani qui, selon eux, ne les a même pas salués. A Toulon, l?ambiance n?a pas vraiment volé haut dans le vestiaire des Verts. Plusieurs faits sont venus confirmer cela. Il y a d?abord la défection de deux joueurs convoqués par le sélectionneur national, en l?occurrence Ouaddah (Ajaccio) et Boutabout (Le Mans), qui, officiellement, étaient blessés, mais pour d?autres, ces blessures ne sont que diplomatiques et un refus de la sélection. En effet, comment expliquer que le gardien réserve du Paris SG, Mohamed Benhamou, et malgré sa blessure, ait daigné rejoindre le regroupement des Verts à Toulon. Cette histoire doit être tirée au clair et très vite par Fergani, si on veut vraiment bâtir un groupe solidaire et animé de grandes et bonnes intentions de réussite. Ensuite, il y a cette altercation à l?entraînement entre Saïfi et Mansouri, la veille du match contre le Sénégal. Puis, la colère de Mansouri pour cette histoire de capitanat, après que Fergani eut décidé de confier le brassard à Dziri sans fournir la moindre explication au sociétaire de Châteauroux. Et pour boucler la boucle, l?attitude de Saïfi, au moment de son remplacement par Sofiane Daoud, qui n?a pas été au goût du staff, prouve que le mal est profond. Au point de faire dire à certains qu?avec Fergani, c?est du déjà-vu et que ce dernier ne fera pas long feu à la tête des Verts. Sur le plan technique, le constat est clair : l?équipe algérienne était bien loin du niveau présenté par celui de son adversaire sénégalais. Mais a-t-on vraiment besoin de jouer ce genre de match pour se rendre (encore une fois) à l?évidence ? Dans un climat tronqué, l?équipe qui a plus ou moins brillé durant la CAN-2004 a l?air d?être perdue en quelques mois, ce qui a fragilisé un groupe dont la cohésion dans le jeu et en dehors a volé en éclats. Avec le départ des uns et le retour des autres, et les errements technico-tactiques de l?équipe, certains observateurs ne cachent pas leurs doutes sur cette dernière. La qualification à la prochaine CAN-2006 sera donc très dure et le chemin de la reconstruction le sera davantage. En outre, quand il y a malaise, le pire est à craindre.