El-Harrach Mohamed, 36 ans, disparaît, le 10 juin 2003. Celui-ci n?ayant pas donné signe de vie, sa famille se mettra à sa recherche. Arrivé au poste de police à bord d?un véhicule Peugeot, il informera la sûreté qu?il venait de commettre un crime. Il transportait dans la malle un cadavre qui n?est autre que celui de Mohamed porté disparu. Ce dernier était marié, père de 2 enfants. Youcef sera arrêté, écroué et inculpé pour homicide volontaire. Coup de théâtre, il vient, en effet, d?affirmer que sa victime entretenait des relations douteuses avec sa s?ur Nora et qu?il a agi de la sorte pour laver l?affront subi. Il dira qu?il avait procédé à son enlèvement d?abord. Devant la gravité des propos tenus par son frère, qui l?accuse de m?urs légères, Nora, âgée de 20 ans, mettra fin à ses jours en ingurgitant un produit dangereux. Les diverses supputations, qui ont entouré ce suicide, viennent d?être écartées. L?aveu de l?inculpé vient de lever le voile sur le mobile exact de ce malheureux événement qui endeuillera deux familles. En ce mois de décembre 2004, Youcef, 38 ans, va enterrer dans cette salle du tribunal les plus belles années de sa vie. ? «Vous êtes accusé d?avoir assassiné froidement un individu à l?arme blanche» ? «Je ne voulais pas en arriver là. Je ne savais pas ce que je faisais», répond l?accusé d?une voix tremblante. L?accusé se trouble un moment, une rougeur monte le long de ses joues mal rasées. Il fixe son avocat qui le rassure du regard. Youcef laisse ses larmes couler librement. Il prend conscience tout à coup de la gravité de son acte. Le représentant du ministère public, après un bref rappel des faits, désigne Youcef comme le coupable. «Il apparaît clairement que l?accusé a tué volontairement Mohamed, je demande aux jurés de sanctionner son crime par une peine maximale». L?avocat de la défense intervient à son tour : «Mon client a reconnu avoir frappé avec un couteau. Je demande en conséquence des circonstances atténuantes.» Après les délibérations et en vertu des articles 254, 255, 256 et 260 du Code pénal, l?accusé est condamné à 20 ans de réclusion criminelle.