Le turban passe, aujourd'hui, pour une coiffure paysanne. Dans les villes, il est surtout porté par les personnes d'un certain âge. L'usage du turban a été importé par les Arabes au Maghreb, les Berbères, du moins ceux du Nord, ont la réputation d'aller tête nue. D'ailleurs ceux-ci ont transporté cette coutume en Espagne où, selon des sources médiévales, les gens portaient rarement le turban. Le nom le plus répandu, en Algérie est 'ammama, de l?arabe classique 'imâma. Les gens de loi avaient l'habitude de le porter plus gros et plus haut que les autres. On avait aussi l'habitude de laisser pendre un bout de l'étoffe, bout qu'on appelait 'adhba. Le mot 'ammama est passé en kabyle sous la forme ta'mamat, mais ce mot désigne surtout la dot, la somme d'argent que l'on remet à la mariée comme compensation : cette dénomination vient du fait qu'autrefois, le père ou le tuteur du marié déposait la dot dans son turban. Au demeurant, on utilisait aussi le turban à d'autres fins : la pièce d'étoffe qui le forme étant souvent très longue, on s'en drapait, en guise de manteau, on l'utilisait comme voile, comme couverture, etc. Dans certaines régions, le turban est appelé chach. Comme 'ammama, le mot désigne souvent à la fois la calotte et l'étoffe qui la recouvre. Aujourd'hui, sous l'influence sans doute des touristes, le mot chach, écrit en français chèche, est pris au sens de châle : c'est la pièce d'étoffe dont on se couvre la tête mais que l'on pose aussi sur ses épaules. Signalons que ce mot a été emprunté à l'anglais, sash, avec le sens d'écharpe et de ceinture. Signalons qu?à Alger et en Kabylie, on désigne aussi le turban par le terme gennour, agennour, mot qui semble d'origine berbère.