Toutes les études, les travaux de recherche et les statistiques menés à ce jour un peu partout dans le monde attestent des risques de dérives d?une scolarisation précoce, avant six ans. Les spécialistes en sciences de l?éducation sont unanimes à affirmer que la majorité des élèves en situation d?échec (redoublement, exclusion, inadaptation) sont ceux qui ont rejoint l?école à un âge précoce. Les difficultés que rencontre cette catégorie d?élèves, commencent dès leurs premiers contacts avec les apprentissages de base (lecture, écriture et calcul). Il est bon de signaler que ces apprentissages sont extrêmement difficiles, car de nature complexe, pour des enfants qui n?ont pas encore acquis la maîtrise des opérations mentales exigées. Sans entrer dans le détail des ressorts psycho-affectifs de tout apprentissage scolaire, on se suffira de cette formule : l?enfant de six ans doit satisfaire à un véritable cahier des charges. Celui de ces apprentissages complexes qui vont déterminer son avenir scolaire. À la lumière de ces données sommaires, les parents sont avertis du danger. Plus particulièrement ceux impatients de voir leur enfant réussir et qui croient aux vertus d?une scolarisation avancée. L?illusion, souvent fatale, d?un gain d?une ou de deux années, les amène à harceler les administrations scolaires pour contourner l?âge légal de six ans. Certains pays anglo-saxons fixent l?âge d?entrée à l?école à sept ans. Façon de s?assurer que l?enfant a atteint ce niveau de maturité affective et intellectuelle indispensable pour comprendre et assimiler des concepts abstraits. C?est faire violence aux lois naturelles du développement que d?obliger son enfant à aller à l?école. Les classes maternelles, insuffisantes en Algérie, sont la solution. Elles préparent l?enfant au dur métier d?élève.