Réconciliation L'accord de paix global devant mettre fin à quatre ans de guerre civile a été signé lundi soir entre les deux mouvements rebelles et le gouvernement libérien. L?accord de paix a été ratifié par le gouvernement du Liberia et les deux mouvements rebelles : les Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (Lurd) et le Mouvement pour la démocratie au Liberia (Model) qui contrôlent les quatre-cinquièmes du territoire. Il ouvre la porte désormais à l?espoir comme le laissent entendre tous les acteurs qui l?ont rendu possible. «Le gouvernement du Liberia se réjouit de ces développements», a déclaré à Monrovia le ministre de l'Information libérien, Reginald Goodridge, jugeant «malheureux que cet accord n'ait pas été signé plus tôt». «Je présume que la prochaine étape sera le désarmement et la démilitarisation des forces en vue d'un véritable cessez-le-feu», a-t-il ajouté en remerciant les médiateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour «leur excellent travail». Les rebelles des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), par la voix de Kabineh Janeh, chef de la délégation rebelle aux pourparlers, se sont déclarés «très heureux de voir la guerre prendre fin». Le président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), le chef de l'Etat ghanéen, John Kufuor, a appelé les «Libériens à ne pas se lancer dans des activités qui feraient dérailler le contenu de cet accord». Quant au secrétaire exécutif de cet organisme régional, Mohamed Ibn Chambas, il a considéré que ce pacte «enterrait définitivement la guerre : le départ de Taylor était la principale raison pour laquelle ces groupes combattaient». L?accord, a-t-il ajouté, va «apporter la paix dans la mesure où il traite des principales questions, comme l'amélioration de la situation des droits de l'Homme, des droits des citoyens et comporte d'importantes réformes en termes de sécurité et de loi électorale». Le coordinateur spécial de l'aide humanitaire des Nations unies au Liberia, Ross Mountain, s'est également félicité de cet accord, jugeant qu'il allait favoriser l'effort humanitaire engagé au Liberia. «Il devrait assurer un libre accès à l'ensemble du pays», a-t-il dit. Même satisfaction chez le chef d'état-major de la Force ouest-africaine de paix (Ecomil), le général nigérian Festus Okonkwo, qui espère que l'accord va «affecter positivement le déploiement» de ses hommes sur le terrain. Selon Mohamed Ibn Chambas, les représentants du gouvernement libérien et ceux des rebelles devaient reprendre leurs discussions avec les partis politiques et les représentants de la société civile pour déterminer les noms du président et du vice-président. «Les parties vont maintenant choisir leurs nouveaux dirigeants par consensus», a-t-il dit.