Caractéristique L?Algérien est réputé pour être quelqu?un qui voyage beaucoup. Pourtant, il manquerait d?une culture touristique. D?après Mme Saliha Baâmara, cadre à l?Onat, ex-responsable d?une agence de tourisme et ayant 18 ans d?expérience dans le domaine, l?Algérien n?a pas encore acquis cette culture. «A travers mon expérience, j?ai été surtout déçue par des intellectuels que j?avais encadrés pendant leur séjour au Grand Sud et qui, habillés en classique, faisaient remarquer à l?équipe organisatrice de les avoir emmenés voir "les rochers et les pierres." noms dont ils affublaient des endroits historiques ! Ils cherchaient le confort et le luxe de la chambre d?hôtel. Quant au bivouac, ils ne voulaient même pas en entendre parler.» Abondant dans le même sens, le directeur général de l?Onat affirme que pour inciter la demande nationale, son organisme a organisé, «l?année dernière, un séjour de dix jours par car dans la Saoura pour 22 000 DA et une semaine dans les oasis pour 15 900 DA dans des hôtels quatre étoiles (pension complète) au prix coûtant, dit-il. Malgré la publicité, il n?y a pas eu d?engouement, le nombre était en deçà de ce qu?on espérait.» Il s?avère ainsi que l?éducation touristique de l?Algérien doit commencer à la maison dès son plus jeune âge, puis à l?école pour le préparer à acquérir une certaine culture touristique, l?amour de la découverte en organisant des excursions et des sorties dans des endroits qu?il a étudiés à l?école. Autre aspect soulevé par les responsables du domaine, celui des tarifs qui, nullement étudiés pour encourager un quelconque tourisme, connaissent des augmentations régulières (il y en a eu trois depuis juin dernier). Au-delà d?une politique touristique courageuse qui tarde à se dessiner, les hôteliers doivent, déjà à leur niveau, réfléchir à revoir à la baisse les prix des chambres et des services. Au risque de laisser les hôtels vides en dehors de l?été, ils n?appliquent même pas les tarifs de basse saison. De même pour les tour-opérateurs. A titre d?exemple, l?hiver dernier, le TVA avait proposé un circuit dans les oasis pour 56 000 DA, mais personne n?a répondu à l?offre, le tarif étant trop cher. Même les prix des billets d?avion sont inabordables pour la majorité des bourses. Un état de fait qualifié de «dramatique» par les cadres du tourisme.