«Le repli sur soi est la meilleure façon de se faire évincer de la carte touristique mondiale.» C'est, en ces termes, que le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa, a qualifié la situation du tourisme en Algérie. Le moins que l'on puisse dire est que la capitale souffre d'un déficit de la promotion de son image et de son statut à vocation touristique. Pourtant, un organisme comme celui de l'office national du tourisme, ONAT, a tous les moyens pour faire redorer le blason de la capitale ternie depuis ces dernières années. Le programme touristique est beaucoup plus saisonnier, selon certaines sources. «Mais il y a un manque d'animation dans certains sites, seules quelques festivités sont organisées occasionnellement», nous affirme un des cadres de tourisme de la wilaya d'Alger. Pour exemple, l'Egypte a été citée comme modèle dans sa promotion commerciale du tourisme. Les Egyptiens ont dépensé 65 millions de dollars pour redorer l'image de leur capitale et des sites avoisinants. Cette stratégie a donné de bons résultats avec 9 millions de touristes enregistrés durant l'année 2006. Saïd Boukhelifa, spécialiste en tourisme international, fait un constat désolant de la situation du tourisme balnéaire algérien. «Les recettes engrangées par les 10 000 touristes étrangers reçus, par an, en voyages organisés ou dans le cadre du tourisme de mémoire (pieds-noirs), sont insignifiantes», souligne-t-il amèrement. Il précise que «ces recettes ne couvrent même pas le montant des containers en bières, boissons nécessaires au secteur touristique». Il confie que «de Marset Ben-M'hidi à l'Ouest algérien en passant par Bordj El- Kiffan à Alger, Jijel et El-Kala, aucun hôtel privé de 3 ou 4 étoiles, ne possède de piscines aux standards admis de par le monde et donc aucun ne sera retenu dans une brochure touristique des tours opérators étrangers pour des séjours balnéaires». M. Bouhkelifa avertit que «seul le tourisme d'affaires génère actuellement, en amont, des rentrées en devises assez appréciables».