La confection des listes de distribution des logements continue de susciter le mécontentement des populations. Ils sont nombreux à contester le bien-fondé des attributions. De violents affrontements ont eu lieu, hier, entre les citoyens et les forces de l?ordre dans la ville de Bou Saâda. Des manifestants ont incendié le siège de l?APC et détruit une partie de ses bureaux. La colère des Boussaadis a été déclenchée par les conditions d?attribution des logements sociaux. Des jeunes en colère ont galvanisé des centaines de supporters d?un club local (Espoir de Bou Saâda) qui sortaient du stade communal après la fin d?un match. Ils se sont dirigés en masse vers le siège de l?APC pour en incendier les bureaux alors que d?autres manifestants ont profité de l?occasion pour voler quelques appareils électroniques et des fournitures de bureau. Utilisant des bombes lacrymogènes, les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants qui n?ont pas hésité à les attaquer avec des pierres à travers les artères de la ville. Les affrontements ont duré toute la journée d?hier. C?est alors que quelques notables de la ville ont averti que la situation deviendrait explosive si les autorités locales n?annulaient pas la liste des bénéficiaires jugée inéquitable surtout de la part des sinistrés de cette ville qui disent n?avoir bénéficié que de 12 logements sur les 80 existants. Cette bombe à retardement que constitue la distribution des logements provoque un peu partout un mécontentement de la population. A Béchar, un climat de tension régnait hier après l?annonce du verdict, rendu par le tribunal correctionnel dans une affaire de violation de logements sociaux participatifs par une cinquantaine de personnes. Le jugement rendu dans la matinée ordonnant aux indus occupants de vider les lieux n?a pas été au goût de ces derniers qui ont aussitôt bloqué la route menant à la wilaya et observé un sit-in pour demander un dialogue avec le wali. Ce n?est qu?après avoir été reçus par le SG de la wilaya qu?ils se sont dispersés. Par ailleurs, de lourdes peines ont été prononcées hier au tribunal d?Es-Sénia, à Oran, à l?encontre des 23 prévenus d?El-Kerma arrêtés le 12 décembre dernier lors des émeutes contre la liste des logements sociaux de la commune. 4 peines de prison ferme (18 mois), 7 condamnations à 6 mois ferme, 6 condamnations avec sursis et 6 relaxes ont été prononcées. A Réghaïa, au lieu dit Haouch El-Mekhfi, des citoyens ont squatté 68 chalets pour enfin les endommager en cassant vitres et portes. La police, accompagnée des responsables de la commune, s?est rendue sur place pour essayer de calmer la situation. Les squatteurs ont menacé de reprendre les chalets si une solution à leur problème n?est pas trouvée dans les plus brefs délais.