La tension a été attisée par «des injustices» relevées par les postulants. Pas moins de 965 logements sociaux ont été attribués durant le mois de mai à travers les communes de la wilaya de Béjaïa. Avons-nous appris de source proche de la wilaya de Béjaïa. Les commissions d'attribution présidées par les chefs de daïra ont travaillé d'arrache-pied pour étudier les dossiers des demandeurs et dégager une liste de pré- bénéficiaires selon des critères retenus dans la loi. Si dans certaines localités, les choses se sont relativement bien passées, il reste qu'ailleurs, des mécontentements ont vu le jour. La tension a été attisée par «des injustices» relevées par les demandeurs non retenus, dans les listes établies. C'est pourquoi des manifestations se sont produites, comme à Sidi Aïch, Kherrata pour ne citer que celles-là. A Tazmalt. La coordination des citoyens pour le droit au logement organise, aujourd'hui, un rassemblement devant le siège de la daïra pour dénoncer «l'injustice et le favoritisme» et exiger «la mise en place d'une nouvelle commission composée de citoyens et d'élus» ainsi que «le respect des critères universels d‘attribution de logement à caractère social». La distribution de logements sociaux continue donc de susciter la grogne. Comme au temps où les municipalités avaient la charge de l'attribution, les commissions de daïra, instituées par décret exécutif, vivent la même contestation. Si par le passé, certaines voix s'étaient élevées pour montrer du doigt les élus locaux auxquels étaient confiées les attributions, le accusant de s'adonner à une répartition «clientéliste», force est de constater que le même phénomène de contestation existe toujours. Il est si récurrent que le résultat escompté à travers le changement de responsabilité n'est pas venu, devons-nous comprendre. Les attributions «restent toujours entachées d'irrégularités» même si le maire, jadis premier accusé, n'est qu'un élément dans les commissions chapeautées par les chefs de daïra. Le facteur humain demeure toujours montré du doigt. Les demandeurs ne sont jamais satisfaits des répartitions et dénoncent, à chaque fois, à travers des déclarations ou des manifestations, leur mécontentement osant même parler de «favoritisme, de passe-droit...etc». «Elles sont rares, en effet, les communes où les attributions se passent plus ou moins bien. La demande étant toujours plus forte que l'offre, il est toujours difficile d'aboutir à une répartition équitable, expliquent des membres de commissions d'attribution.» «Quand vous avez 116 logements à répartir pour plus de 1000 demandeurs, vous risquez forcément de mal faire», soutient un élu. Et lorsque la loi y met du sien, la coupe déborde pour donner lieu à la colère et à la frustration. Le simple citoyen qui n'a de chance que par cette formule pour avoir un abri, s'insurge contre les commissions d'attribution, les accusant de tous les maux. Ce qui, sans doute, explique ces nouveaux slogans «des commissions composées de citoyens et d'élus» et «le respect des critères universels d‘attribution de logement à caractère social». «La loi et la composante des commissions doivent changer», estiment, en substance, les mécontents qui ont toutefois un délai d'un semaine après la publication de la listes des prébénéficiaires pour introduire les recours que la commission de daïra se chargera d'étudier avant d'officialiser la liste des bénéficiaires.