Un petit aperçu sur l'évolution de la procédure d'adoption dans notre société s'impose afin de pouvoir mesurer l'impact que les derniers amendements relatifs à la kafala ont eu sur les couples désirant prendre en charge un enfant abandonné et, par conséquent, comprendre cet afflux inattendu qu'ont connu les pouponnières ces dernières années. L?enfant orphelin est recueilli et placé dans une pouponnière prévue à cet effet, celui-ci est en attente d?un jugement qui va attribuer la kafala à une famille. A la suite de l?attribution, la famille peut, si elle le désire, donner son nom à l?enfant. L?Algérie est le seul pays musulman à autoriser la concordance de nom. L?autorisation a été accordée en 1991 à la suite de nombreuses années de discussions au ministère des Affaires religieuses, en collaboration avec les Affaires sociales. De 1985 à 1994, mille bébés ont été accueillis selon la kafala. Le droit de porter le nom de la famille adoptive a été considéré comme très important dans l?évolution de l?enfant dans sa famille adoptive. Dans cette optique, plusieurs démarches ont été enclenchées pour instaurer la concordance des noms dans d?autres pays musulmans, mais il s'est avéré très difficile de changer certaines mentalités rétrogrades. Pourtant, l?application de la concordance des noms est obligatoirement suivie du terme «makfoul». Les parents n?ont donc d?autre choix que de dire la vérité à l?enfant, car l?extrait de naissance l'indique clairement.