Le président sortant Léonid Koutchma a appelé, hier, vendredi, les deux candidats à la présidentielle de demain dimanche à se «tendre la main» pour faire baisser les tensions en Ukraine alors que les forces de sécurité ont prévenu qu'elles prendraient toutes les mesures nécessaires pour éviter des violences. Le ministre de l'Intérieur par intérim avait plus tôt demandé «aux responsables des états-majors de campagne des deux candidats de retenir leurs partisans et de les empêcher de violer l'ordre public». Viktor Iouchtchenko, grand favori du scrutin, a mis en garde ses partisans ces derniers jours contre «des provocations» le jour du scrutin, sur lequel devraient veiller plus de 12 300 observateurs étrangers. Devant quelque 5 000 partisans réunis à Kiev, M. Ianoukovitch a, pour sa part, appelé à voter contre les «maîtres étrangers», dans une allusion aux Etats-Unis qu'il accuse de financer son rival. Il s'est cependant déclaré prêt, sur la chaîne 1+1, à organiser après le scrutin un «forum de conciliation nationale» avec M. Iouchtchenko qu'il a qualifié «d'homme de compromis». La répétition du second tour de scrutin a été ordonnée après l'annulation par la Cour suprême, pour fraudes massives, du second tour du 21 novembre, remporté par M. Ianoukovitch qui a perdu depuis presque tous ses soutiens au sein du pouvoir. Des centaines de milliers de personnes avaient manifesté à Kiev contre ce scrutin frauduleux, un mouvement de contestation sans précédent depuis l'indépendance de ce pays d'ex-URSS de 48 millions d'habitants.