Débats Délinquance. Qui en est responsable ? C?est à cette question que les responsables ont tenté de répondre à travers leurs éclairages. Organisée conjointement par la Gendarmerie nationale et la Fondation des droits de l?enfant et de l?adolescent, samedi dernier, cette rencontre, regroupant différents responsables et spécialistes, a été l?occasion de débattre de la délinquance juvénile, de ses causes et du rôle des autorités compétentes, y compris la famille et l?école. «Ce fléau n?implique pas seulement l?Etat algérien, nous sommes tous concernés. Nous devons agir, car le phénomène progresse et, dans quelque temps, nous ne pourrons plus vivre en sécurité dans nos maisons», a lancé d?emblée Nacer Dib, président de la fondation. Les débats ont également tourné autour des concepts de «prévention», de «répression», et d?«éducation». Les spécialistes sont unanimes à dire qu?il s?agit de prévenir le premier passage à l?acte, d?éviter surtout l?installation dans la délinquance. Il faut traiter le mal à la racine. «La délinquance n?est ni une tare ni une fatalité, c?est une maladie de la société. Nous avons des experts et des spécialistes et nous pourrons vaincre ce mal. Seulement, où est le rôle des collectivités locales, des écoles, des associations dans la sensibilisation ?», a déploré le docteur Ali Moulay. Selon lui, les autorités locales devraient s?impliquer davantage et organiser des tables rondes et des débats avec d?autres chercheurs, des jeunes et des parents sur la question. «Nous avons besoin d?étude et de recherche sur le phénomène. Il faut vraiment partir des faits, d?enquêtes rigoureuses, et non d?idées préconçues. Nous avons assez d?experts, des enquêtes universitaires sont jetées au fond d?un tiroir. A quoi servent-elles si elles ne sont pas exploitées ?» L?intervenant dira que les principales causes sont la pauvreté, l?analphabétisme, le chômage et la démission des parents. «La chaise électrique n?est pas une solution, mais elle traduit l?échec de la vie, c?est une résolution injuste. Il faut faire face à ce fléau.» Pour lui, il est indispensable de créer une structure nationale de l?éthique pour la réinsertion des délinquants et leur donner une deuxième chance. D?autres intervenants se sont interrogés sur le rôle des ministères de la Famille, de la Jeunesse et de la Culture puisque l?on enregistre un manque flagrant d?activités culturelles, de projets pour la jeunesse et de centres sportifs ou de projets de prévention. «A quoi servent ces institutions et pourquoi sont-elles là ? Notre jeunesse souffre», dira-t-il. Enfin, les intervenants ont tenu à clôturer la rencontre en affirmant que la délinquance concerne tout le monde et pas seulement l?Etat ou la famille.