Résumé de la 1re partie Mullin était un psychotique. Il entendait des voix et pensait que son père lui ordonnait, par télépathie, de tuer. L?incident qui semble avoir été le «déclencheur» de la détérioration mentale de Mullin fut la mort tragique de son meilleur ami, Dean Richardson, qui décéda dans un accident de la route. Herb fut anéanti et tomba dans un désespoir macabre, construisant un «autel» pour Dean dans sa chambre, devant lequel il passait des heures, seul. Il se demanda si la mort de Dean n?était pas une sorte de sacrifice cosmique, et devint obsédé par l?idée de la réincarnation. Bien qu?ayant été élevé dans la foi catholique, Herb commença à étudier les religions orientales avec ferveur, cherchant des réponses. Des réponses à la tragique perte d?un ami et des réponses aux voix qui hantaient, depuis peu, ses pensées. Il changea d?orientation, abandonnant l?ingénierie pour la philosophie, mais laissa tomber après quelques semaines. Durant le printemps 1966, il rencontra un ami de Dean, à la plage, un certain Jim Gianera. Celui-ci lui offrit un joint et lui parla du mouvement contre la guerre du Vietnam. Mullin expliqua plus tard que «Gianera était le chef d?un mouvement destiné à me tromper et m?embrouiller», et que le joint que Gianera lui donna endommagea son cerveau. «Si Gianera m?avait plutôt donné de la benzédrine (une amphétamine), je serais devenu un artiste.» Il éloigna de lui sa petite amie par son implication soudaine dans les drogues hallucinogènes. Il parlait sans cesse d?un tremblement de terre imminent en Californie et voulait aller au Canada pour y échapper. Ses regards étranges et ses discours bizarres effrayèrent sa petite amie. Et il devint violent. Lorsqu?il lui dit, en 1968, qu?il pensait être homosexuel, elle le quitta. A la surface, les activités «rebelles» d?Herb étaient tout simplement typiques de l?époque. Il expérimentait toutes sortes de drogues et horrifiait son militaire de père en se déclarant objecteur de conscience contre la guerre du Vietnam. Il annonça qu?il partait en Inde pour étudier le yoga. Mais son comportement s?aggrava, passant de bizarre à l?alarmant. Une nuit, en 1969, alors qu?il était chez sa s?ur, il imita tous les gestes et les mots de son beau-frère durant toute l?après-midi (ces symptômes sont appelés échopraxie et écholalie, et sont typiques de la schizophrénie). Sa s?ur se souvint plus tard : «Lorsque mon mari mangeait, Herb mangeait. Tout ce que mon mari faisait, Herb le faisait. Et ça a duré pendant quatre heures. Ensuite, il s?est assis et nous a fixés, sans bouger.» Le lendemain, la famille d?Herb le conduisit dans un institut psychiatrique, où il entra volontairement. Mais on le laissa sortir rapidement, seul. Herb demanda à sa s?ur de coucher avec lui et, lorsqu?elle refusa, il demanda si son beau-frère accepterait de coucher avec lui... Toute la famille commença à s?inquiéter pour sa sécurité et pour celle d?Herb. Mais parce qu?il avait été un enfant tout à fait normal, les Mullin pensèrent que la soudaine attitude terrifiante d?Herb avait été provoquée par les drogues. Après tout, ils vivaient à Santa Cruz dans les années 60, les fermes de marijuana et les laboratoires de LSD fleurissaient dans les caches des montagnes Loma Prieta. (à suivre...)