Depuis leur apparition en 1988, les cliniques privées constituent une alternative et une échappatoire pour le malade algérien offrant au patient la possibilité d?être pris en charge rapidement au lieu de souffrir, des heures durant, dans un hall d'hôpital à attendre son tour au bout d'une file interminable qui avance lentement et parfois pas du tout. Ils sont donc nombreux à solliciter les services des cliniques privées pour une radioscopie, des analyses de sang, des tests prescrits par un médecin d'hôpital public qui n'hésite plus à conseiller à son malade de s?adresser à une clinique privée afin d'éviter d'éventuelles complications ou bien des files d'attente dont on ne peut se soustraire que par des passe-droits. «Vous payez et vous serez totalement pris en charge dans les plus brefs délais.» Tel est le mode de fonctionnement des cliniques privées qui ne connaissent ni files d'attente, ni rupture de stock d'anesthésiques, ni panne de matériel. Le patient algérien, d?abord réticent, finit par se résigner eu égard au gain de temps et à une prise en charge qui parfois lui sauve la vie. Au fil des ans, les cliniques privées ont même permis à nos hôpitaux de souffler un peu en diminuant le nombre de patients qui affluaient quotidiennement pour occuper les couloirs, les escaliers, les bancs de jardins et les parkings pour ne les quitter qu'en fin de journée. Un semblant de complémentarité semble naître entre clinique privée et hôpital public.