Réhabilitation La 6e réunion régionale de l?Unesco s?est tenue, mercredi et jeudi, à Alger. De nombreux thèmes relatifs au patrimoine culturel immatériel y ont été abordés. Organisée conjointement par le ministère de la Culture et l?Unesco, cette réunion a porté sur divers axes, à savoir l'historique et l'opportunité de la ratification de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, la définition, les domaines et les aspects juridiques de ce patrimoine. Les interventions ont retracé, tour à tour, les étapes successives qui ont permis l?élaboration de cet instrument de protection patrimoniale, et cela depuis sa conceptualisation jusqu?à son enfantement et sa mis en pratique. Mohamed Bédjaoui, consultant auprès de l'Unesco, lors de la préparation du texte de la Convention, a indiqué qu?«un long processus de consultation avec les anthropologues, les sociologues, les juristes, les spécialistes de la culture a été nécessaire». Mettant en exergue la complexité de cette mission, M. Bédjaoui a précisé que de nombreux pays, dont l'Algérie, n'ont pas hésité à s'engager dans ce défi et à lancer le pari de «couler ? et donc figer ? ce patrimoine vivant par nature et par essence dans un moule juridique, qui risquait, cependant, de lui retirer toute sa dynamique et son originalité». Mais les experts se sont efforcés, selon lui, de prendre soin de la diversité culturelle de chaque peuple et de chaque communauté, à travers le respect de leurs richesses identitaires, de leur génie créateur et de celui de leurs us et coutumes. Sid-Ahmed Baghli, expert auprès de l'Unesco, a tenté, de son côté, de souligner l'opportunité d'une ratification urgente de cette Convention et la nécessité d'une législation nationale et internationale dans ce domaine. «En fait, il s'agit du devoir de protéger et de promouvoir nos traditions orales, notre savoir-faire, nos coutumes ancestrales ainsi que nos expressions littéraires, musicales ou artistiques», a-t-il noté. Et de reprendre : «La législation algérienne est en avance en la matière, grâce à la loi de 1998, relative à la protection de l'ensemble du patrimoine culturel, qui consacre tout un article aux biens culturels immatériels.» Rieks Smeets, autre expert à l'Unesco, a défini et déterminé, pour sa part, les domaines de ce patrimoine à partir des dispositions générales de la Convention qui entend par «patrimoine culturel immatériel» les «pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel». Ce patrimoine est circonscrit, d'après lui, à travers les traditions et expressions orales (y compris la langue comme support et courroie de transmission de ce patrimoine), les connaissances, les expériences et pratiques sociales, les rituels et évènements festifs, les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel. Par ailleurs, M. Smeets a précisé que 42 pays réfléchissent actuellement à leur future adhésion à la Convention. «J'ai bon espoir qu'en avril 2006, nous aurons rassemblé les 30 ratifications nécessaires à la mise en ?uvre de cet instrument qui aidera à la sauvegarde et à la conservation de ce patrimoine culturel immatériel, creuset de la diversité culturelle et garant du développement durable.»