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Une ville, une histoire
L'homme qui voulait construire un paradis (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 11 - 01 - 2005

Résumé de la 3e partie Devenu immensément riche, Chedad, I'ancien berger, veut construire un paradis sur terre semblable à celui de Dieu.
Le paradis est construit en un temps record. Il est comme Chedad l'a imaginé. C'est un immense jardin entouré de murailles d'or et d'argent, ornées de pierres précieuses qui brillent de mille et un feux, de sorte qu'il est éclairé de jour comme de nuit. Ses arbres sont d'or et d'argent et, des branches, pendent des fruits d'or, d'argent et de pierres précieuses. Mais il y a aussi de vrais arbres, importés de pays lointains et dont les fruits succulents ne demandent qu'à être cueillis.
Des fleuves de lait, de miel et de vin y coulent. Le sol, jonché de tonnes de musc et de benjoin, dégage une odeur enivrante.
? Venez, venez admirer mon paradis, dit Chedad à la foule de visiteurs qui se pressent aux portes du jardin.
On crie d'admiration, on loue la richesse et la puissance de l'homme qui a édifié une telle merveille.
La mère de Chedad est heureuse que son fils soit devenu aussi riche et célèbre, mais cette gloire lui fait peur. Son fils ne dépasse-t-il pas les limites ? N'est-il pas en train de défier Dieu ? Mais la pauvre femme ne sait pas que son fils va pousser encore plus loin le délire et l'inconscience.
? Mon paradis est plus beau que Celui de Dieu ! C'est donc moi qui dois être pris comme Dieu !
Les limites du tolérable sont atteintes, mais qui peut dire à Chedad qu'il est en train de commettre une impiété ? Qui peut lui dire qu'il court à sa perte ?
? Je suis Dieu, adorez-moi !
Chedad est trop puissant pour qu'on ose le contredire ! Un matin, alors qu'il se promène dans son jardin, un homme se présente à lui.
? Que fais-tu dans mon jardin ? demande Chedad.
? Je suis Azra'el, l'ange de la mort, je viens emporter ton âme !
? Quoi ! s'écrie Chedad, tu oses me parler ainsi ? Je vais te faire saisir par mes hommes et te jeter au cachot !
Il appelle aussitôt les gardiens du jardin, mais ils ne peuvent rien contre l'ange. Chedad prend peur.
? Je vais t'arracher ton âme, dit l'ange.
? Je t'en supplie, dit Chedad, laisse-moi un délai, que je revoie ma famille et lui fasse mes adieux !
L'ange lui accorde le délai demandé et s'en va. Chedad réunit alors ses conseillers et leur demande ce qu'il y a lieu de faire.
? Tu auras beau te cacher, lui disent les conseillers, Azra'el te retrouvera et t'arrachera ton âme.
Chedad se dit que l'ange ne le retrouvera pas s'il se cache dans le ventre d'une bête. Il fait mourir un âne, le fait dépecer et s'introduit dans son ventre qu'il fait recoudre. Mais le lendemain, Azra'el s'introduit dans le ventre de la bête et lui dit :
? Ton heure est arrivée, je t'emmène !
Et il lui arrache son âme.
Un vent violent se lève et abat le paradis, qui devient un amas de sable...


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