Aux Aurès, Yanneyer est fêté dans la joie et la convivialité. Poulet, couscous, berboucha (couscous à gros grains) forment le souper, préparé, comme ailleurs, la veille de la fête. On consomme aussi, en abondance, les friandises, bonbons et fruits secs : noix, noisettes, dattes, figues sèches. Les femmes nettoient les maisons. Autrefois, on changeait les pierres du kanoun, le foyer creusé dans le sol. On appelait cette cérémonie bu-iniyen, signifiant «les pierres du foyer» (en berbère, ini). C?est à cette période qu?on taille les arbres parce qu?on dit qu?en les taillant, on les rend plus solides et surtout plus fructueux. On sacrifice des poulets : on dit que leur sang versé sur la terre rend celle-ci plus fertile. On doit manger à satiété pour ne pas souffrir de la faim le reste de l?année et pour que la moisson soit abondante. On est heureux quand la pluie tombe, car c?est signe que l?année sera pluvieuse. Le jour de l?an est l?occasion de se réunir, de rendre visite aux parents et aux amis, de partager cette vraie fête de la convivialité.