A l'approche du 12 janvier, les étals des marchés et des boutiques se remplissent de bonbons, de chocolats et de fruits secs : noix, noisettes, cacahuètes, dattes, figues sèches... Et quand on interroge les marchands sur la fête que l'on célèbre, tous répondent : ra?s al?aâm, (le jour de l'an, (certains ajoutent ras al?aâm l'aârab, (le jour de l'an arabe), pour le différencier du jour de l'an grégorien, les berbérophones eux, disent aseggas Imazighen, (l'année berbère). C'est le jour de l'an julien, qu'il convient, peut-être, d'appeler «année agraire». Les bonbons, les chocolats et les fruits secs, c'est pour placer l'année qui commence sous de bons auspices. Les friandises représentent, en effet, le bonheur et la douceur de vivre : c'est le triz des Algérois, le mkhalat des gens de l'Ouest, les halawiyat ras al'aâm de tous les Algériens qui fêtent Yennayer. Le mot triz, driz que l'on a essayé d'expliquer de diverses façons, doit être rapporté à un mot berbère signifiant fête : adriz, encore conservé dans certains dialectes kabyles avec le sens de «fête» et surtout «fête de mariage». On le retrouve aussi en touareg, sous la forme d'un verbe, «bedreh» ou le h correspond à z dans les dialectes du Nord, avec aussi le sens de se «marier, faire la fête». Le triz est donc le symbole de la fête et, par extension, un gage de bonheur, de prospérité et de bonne santé. Les friandises sont destinées principalement aux enfants, mais les adultes les apprécient également. On les consomme en général en famille ou entre amis, avec du café ou du thé. On prépare aussi des gâteaux, des crêpes et des beignets que l'on sucre ou que l'on arrose de miel, autre symbole de bonheur.