Peinture Une exposition retraçant le parcours de l'artiste peintre se tient jusqu'au 28 janvier à la galerie Mohamed-Temmam. L?exposition comprend un ensemble de peintures qui racontent en couleurs, en motifs et en signes un imaginaire fécond, un univers fantasmagorique, un monde où viennent se mêler des expériences tant réelles qu?oniriques. C?est la vie psychique qui est dite dans chaque peinture, une existence s?étalant dans un élan ouvert et démonstratif. Nourredine Chegrane se distingue d?une expression picturale : des motifs et des signes figurent en abondance dans ses peintures d?une beauté féerique pour leur donner une teneur et une signifiance complète. En fait, les signes qu?il évoque relèvent d?une création individuelle, mais chacun constitue une lecture d?un aspect culturel spécifique à la sphère identitaire à laquelle il appartient. Le signe est récurrent dans ses peintures. Le plasticien est, en effet, un passionné du signe, un élément qu?il extériorise dans sa création, mais, au fil de sa carrière, il a affiché quelques innovations, en présentant, outre des ?uvres classiques, des natures mortes composées de fruits locaux notamment la pastèque avec en arrière-plan des tissages et autres symboles séculaires. Même si l?artiste a quelque peu changé de style, il reste cependant attaché à l?élément de base : le signe. «Le signe constitue le levain de mes créations et c'est lui qui les différencie des autres écoles», confie Nourredine Chegrane qui a, à travers une de ses ?uvres, rendu hommage à Aouchem Groupe dont il était, par le passé, l'un des membres. Nourredine Chegrane a eu également une pensée pour les peintres Baya et Matisse. Il espère d?ailleurs faire un travail sur ces «deux monuments de l'art». Durant cette rencontre, il a ajouté, dans quelques-unes de ses ?uvres, une touche d'impressionnisme et même de l?abstrait. «Il y a aussi, peut-être, un côté cubiste quelquefois. Je dois dire que j'ai commencé par l'académique pour aller vers une expression contemporaine», a-t-il indiqué ajoutant que «pour être soi-même il faut passer par toutes les écoles». Evoquant la thématique choisie pour cette exposition, l'artiste a tenté, à travers son travail, «d'apporter beaucoup d'amour, de tranquillité et de paix». «Il y a un message de paix et d'amour dans cette collection», a affirmé Nourredine Chegrane dont les tableaux empreints de sérénité portent des titres significatifs : Fête de l'olivier, Signe de joie, Harmonie, Rencontre joyeuse, Danse paisible et Hymne à la paix. Disciple de Mohamed Issiakhem, l'artiste, qui compte un grand nombre d'expositions tant individuelles que collectives, détient un riche palmarès (1er prix de l'affiche touristique en 1970, médaille d'or lors de l'exposition Les peintres algériens au Koweït en 1971, 1er prix national de la peinture de la ville d'Alger en 1973 et 1er grand prix national de la peinture, décerné par la ville d'Alger).