Critique Les opérateurs économiques pensent que l?engagement des hautes autorités du pays à encourager la production et la commercialisation des génériques n?est pas traduit sur le terrain. La politique nationale du médicament accorde une importance particulière à la fabrication et à la commercialisation des médicaments génériques. Selon le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, plusieurs mesures allant dans ce sens ont été prises ces dernières années. Parmi elles figurent notamment «la mise en place du tarif de référence et l?exonération des droits et taxes sur les intrants». Néanmoins, les opérateurs économiques dans le secteur du médicament ont un tout autre avis sur la question. Pour beaucoup d?entre eux, la réalité du terrain contredit le discours officiel. «Aucune action n?a été entreprise pour inciter à la consommation du générique. Le système mis en place encourage la consommation du produit le plus cher. Même le système de convention pharmacie/ Cnas qui, à l?origine, est une idée noble, a fortement encouragé la consommation du princeps aux dépens du générique», a déploré récemment M. Ziad, président de l?Union nationale des opérateurs en pharmacie. M. Benmachiche, président-directeur général de Saïdal Solupharm et manager général de Toshiba Medical, estime, pour sa part, que la bureaucratie constitue un véritable obstacle pour les opérateurs. Selon lui, malgré l?engagement des hautes autorités du pays à généraliser la consommation du générique, les investisseurs trouvent toujours des difficultés à concrétiser leurs projets. Dans ce sens, le premier responsable de Solupharm indiquera qu?il y a des entreprises qui attendent depuis 4 mois une simple signature pour pouvoir produire ou commercialiser certains produits génériques qui manquent pourtant sur le marché. Pour cela, elles ont accompli toutes les démarches administratives requises. «La décision d?interdire l?importation de 129 médicaments destinés à réduire les dépenses de l?Algérie en la matière, n?a pas profité à la production nationale. Pire, l?enveloppe budgétaire a augmenté de 50 %, passant de 600 à 900 millions de dollars. Avec 300 millions de dollars, on peut pourtant monter 30 usines de médicaments», ajoute M. Benmachiche. Pour sa part, M. Zaouani, directeur général de Saïdal Biotic, estime que «tout est fait de sorte à décourager les opérateurs à investir dans le créneau du médicament générique». Et pour cause : «Pour enregistrer un nouveau produit, il vous faut quelque 6 mois, alors qu?auparavant, cela ne prenait pas plus d?un mois. Par la suite, il vous faudra attendre bien du temps pour que le produit soit inscrit sur la liste des médicaments remboursables par la Cnas», argumente-t-il non sans souligner que des médicaments peuvent être produits en Algérie à moindres frais. «Mais au vu de ces difficultés, cela s?avère très difficile.»