InfoSoir : De quels problèmes souffrent les sourds-muets ? Mohamed Allal : Ils souffrent surtout du chômage, rares sont les entreprises publiques et privées qui acceptent d?embaucher un sourd-muet. Les responsables considèrent que son encadrement consomme du temps et de l?argent, même s?il est diplômé ou possède des attestations. Il est à signaler qu?une aide de 1 000 DA est octroyée aux sourds-muets chaque mois, ce qui est insuffisant, si l?on sait déjà que la plupart sont au chômage. La tutelle a promis que cette pension serait augmentée jusqu?à atteindre 4 000 DA, ce qui atténuerait nos souffrances. Nous attendons avec impatience l?application de cette nouvelle mesure. Comment vivent-ils dans la société algérienne ? Les sourds-muets sont sous-estimés et isolés. Nous sommes en retard comparés aux autres pays. La société algérienne n?a pas l?habitude d?être en contact avec des personnes comme nous. Depuis longtemps, un sourd-muet éprouve d?énormes difficultés à communiquer puisqu?il n?a pas d?interlocuteur au niveau des institutions publiques : APC, bureaux de poste, poste de police, gendarmerie, hôpital... Il est exclu de la vie sociale. Il n?a même pas de livre pour apprendre le langage des signes. Dispensez-vous des cours de langage des signes à vos adhérents ? Oui. L?association dispense des cours chaque jeudi à toute personne désirant apprendre ce riche langage. Nous comptons actuellement 120 élèves divisés en six groupes. Il y a trois niveaux et la formation dure six mois. Les élèves sont, cette année, très nombreux et nous comptons parmi nous des policiers, des médecins, des étudiants? ce qui est encourageant. Union des sourds-muets de la wilaya d?Alger : Tél : 021 63 46 32 Fax : 021 63 4910 Fédération algérienne des sourds-muets 021 91 17 10 (*) Chargé des activités culturelles de l?union des sourds-muets de la wilaya d?Alger