Les sourds-muets ne sont pas mieux lotis que les autres franges des handicapés. Ils souffrent du rejet familial d?abord et de la non-reconnaissance sociale ensuite. Les parents, les frères et s?urs aussi les réduisent parfois à l?état d?esclaves, les rejetant froidement et les exploitant sans merci, les privant de leurs droits : scolarisation, apprentissage, parole, amour, rêve et vie. La plupart d?entre eux sont démunis et ne peuvent travailler dans la dignité et la paix. Les espaces de rencontres, de communication, de jeu, d?activité pour cette frange sont limités, ils l?isolent de plus en plus de la société. Pourtant, un sourd-muet peut donner et enrichir sa société. Les études scientifiques l?ont prouvé. Même si les temps ont changé, certaines idées archaïques subsistent encore. Un sourd-muet parle avec ses mains, avec sa tête ; ses yeux?. Et avec son c?ur. Aurions-nous oublié comment écouter le langage du c?ur de l?homme ? Pourtant, il suffit d?un pas, d?un simple regard, d?une oreille tendue? Hormis la perpétuelle question de moyens, de financement, l?implication de la société civile est indispensable pour mettre fin à la marginalisation injustifiée de cette frange de la population.