Risques Si certains réussissent à dénicher l?affaire du siècle, d?autres, moins chanceux, se font plumer avec le sourire. Le marché parallèle est une arme à double tranchant. Certes, on peut y trouver son bonheur grâce à cette myriade de produits cédés à des prix défiant toute concurrence. Il n?en demeure pas moins que la marchandise, qui circule dans les d?lala de Bab El-Oued, Ribouta, Laâqiba, est souvent d?origine douteuse. Les téléphones portables volés atterrissent souvent dans ces marchés. Le vendeur les expose devant des passants à l?affût de la bonne affaire sans aucun remords, jouant par la même avec le feu. Certains l?ont appris à leurs dépens, comme c?est le cas de Hamid, 40 ans, chauffeur de taxi, habitant Notre-Dame d?Afrique. La radiocassette, acquise à un prix dérisoire à la d?lala de Bab El-Oued, lui vaudra un passage en prison. Trois mois fermes durant lesquels il a eu tout le temps de méditer sur son erreur. «Maintenant, j?achète tout ce qu?il me faut chez des commerçants, avec en prime un certificat de garantie», dira-t-il. Cela coûte plus cher, certes, mais rien ne vaut «rahet el-bel», fera-t-il remarquer. Ce qui n?empêche pas les marchés parallèles de prospérer malgré tout. Les badauds se bousculent, de 9 h à 21 h, au marché de téléphones portables de Bab El-Oued. Drainant une grande foule, ce marché est devenu une véritable bourse des valeurs. On y trouve toutes les marques de téléphones portables et leurs accessoires. Le tout à des prix imbattables, faisant s?insurger les gérants de commerces qui voient un jeune revendeur réaliser, en une journée, un chiffre d?affaires qu?eux-mêmes font seulement en trois jours. Ni garantie ni service après vente, le client paie cash et on ne reprend pas la marchandise. Telle est la dure loi des marchés parallèles, que tous semblent avoir accepté. Il faut dire que les prix pratiqués sont irrésistibles. Toutefois, la marchandise perdra sensiblement de sa valeur quelques minutes après l?avoir acquise. Dans pareilles situations, on se rend compte trop tard de la supercherie sans pour autant pouvoir faire quoi que se soit. Déposer plainte au poste de police est la dernière chose à laquelle on pense. Reste à réparer l?objet acheté pour le revendre à un autre t?nah (naïf), comme on les appelle en ces lieux. Le risque est grand de tomber sur son propriétaire délesté quelques instants auparavant. En effet, nombreuses sont les victimes de vol qui sillonnent les marchés parallèles à la recherche non pas de leur portable, mais du voleur pour lui administrer une bonne correction. Les portables dans les marchés parallèles ? Méfiez-vous-en !