Patrimoine L?année 2004 a été quelque peu bénéfique pour le musée, qui a été doté de nouveaux joyaux. Venant enrichir le patrimoine culturel d'Algérie et du musée en particulier, ces objets sont des produits d'artisanat issus de différentes régions du pays. Il s?agit d'ustensiles en terre cuite, de textiles, de tapis et de bijoux. La directrice du musée, Mme Aïcha Amamra, a précisé que ces pièces, qui viennent s'ajouter à la collection déjà existante, ont été acquises notamment par achat auprès de particuliers. «Cette démarche s?avère une opération qui ne se fait qu'après une étude en mini-comité interne composé de spécialistes en la matière et de représentants du ministère de la Culture, du ministère des Finances et des services des Douanes», a-t-elle expliqué. L?autre moyen d?acquérir des objets est le don. Les dons des citoyens au Musée des arts et des traditions populaires est, effectivement, un autre moyen aidant l'acquisition de nouvelles ?uvres. Une formule que Mme Amamra apprécie. «C?est un geste fortement louable des uns», dit-elle, tout en déplorant le peu de générosité de nombreux autres. En 2004, seulement 23,25% des nouvelles acquisitions du Musée provenaient de dons. Pareille attitude s?explique, selon la directrice, par deux facteurs. «Le premier est que la plupart des Algériens ne perçoivent pas pleinement l'importance et le rôle du musée dans la préservation de ces trésors ; le second consiste en l'attachement des propriétaires à leurs ?uvres d'art et ce, bien que le nom du donateur accompagne à jamais la fiche technique de l??uvre.» Par ailleurs, le «dépôt» est un autre moyen à travers lequel le Musée des arts et des traditions populaires se dote d??uvres rares. Le Musée signe une convention avec le propriétaire de l??uvre, en vertu de laquelle ce dernier autorise son exposition et donne son aval pour qu'elle soit exploitée aux fins d'étude ou de recherche pour une période déterminée, à la fin de laquelle il peut la récupérer. Si la période est indéterminée, le propriétaire doit mentionner le nom de la personne à qui l??uvre doit être restituée en cas de décès. Le Musée, pour enrichir sa collection, ?uvre à sensibiliser les citoyens sur l'importance du rôle qu'ils peuvent jouer pour enrichir les musées nationaux, et en particulier celui des arts et des traditions populaires. Il est à préciser à cet effet que ce ne sont pas les objets de valeur qui intéressent le plus le musée, mais surtout les pièces à caractère ethnographique. Selon la directrice, cette campagne de sensibilisation a commencé à porter ses fruits, rappelant dans ce sens qu'une douille à poudre en argent a été offerte l'année passée par un particulier. Par ailleurs, un vaporisateur, un burnous, deux tapis, quelques ustensiles en céramique, des pièces de monnaie et des habits traditionnels ont été offerts par des citoyens au musée, qui vient d'acquérir aussi des bijoux en or dont certains portent le nom d'un ancien orfèvre de la Casbah, ainsi que des ustensiles en bronze, en argent et en céramique, et des tapis de Khenchela et de Ghardaïa, notamment. Tous ces objets, qui sont accompagnés de fiches techniques répertoriées dans un catalogue, sont exposés jusqu'en mars prochain au Musée de la Basse-Casbah (Alger).