Mission Ils sont gérants et moniteurs d?auto-écoles, jeunes et moins jeunes, Avec leur expérience et leur savoir-faire, ils sont censés mettre leurs candidats sur la route de la prudence. Pour ce jeune moniteur d?auto-école, qui a requis l?anonymat, l?aspect positif de cette loi est d?imprégner le candidat d?une culture éducative de la route. Lui inculquer également qu?il ne s?agit pas seulement d?un véhicule qui roule, mais de vies humaines, la sienne et celle d?autrui. En revanche, et pour ce qui est de l?application, il se montre plutôt sceptique. Il dit, en effet, s?attendre à ce qu?il y ait encore des infractions malgré cet arsenal de punitions du moment, prévoit-il, que la loi ne sera pas appliquée à tout le monde. Le deux poids deux mesures, lui, il l?a déjà constaté au niveau des auto-écoles. Et c?est pourquoi, il a tenu à dénoncer la connivence des moniteurs avec les candidats, au détriment du véritable apprentissage avec les conséquences dramatiques que tout le monde connaît. Un autre gérant d?auto-école estime, pour sa part, que c?est une bonne initiative, car deux ans d?essai est une période suffisante pour apprendre à conduire. Est-ce cependant suffisant pour arrêter le génocide routier ? Non, répond-il, car, selon lui, les infractions se poursuivront tant qu?il existe un manque d?éducation, de conscience et de responsabilité. Cependant, a-t-il tenu à préciser, ce problème ne relève pas de la seule responsabilité des auto-écoles. «Il concerne tout autant les administrations, la police et même le ministère des Transports. Tant qu?il est chez nous, le candidat respecte le règlement par ce qu?il est en train d?apprendre. Mais une fois son permis en poche, il peut tout à fait avoir une autre attitude et un autre comportement. Et là, ce n?est plus à moi de le suivre. Cela devient un problème d?éducation, de personnalité et de prise de conscience du conducteur». Comme son collègue, il ne manque pas de soulever les difficultés dans lesquelles se débattent les auto-écoles, notamment au niveau des circuits. «Il nous faut des circuits fermés comme celui de la foire depuis neuf ans», indique-t-il en concluant par un conseil à l?adresse des conducteurs : «Apprendre à conduire, c?est apprendre à bien se conduire.»