La Suisse a accepté d'extrader vers l'Espagne l'islamiste algérien Mohammed Achraf, chef présumé d'un réseau de huit islamistes, démantelé quelques jours plus tôt en Espagne, notamment pour «tentative d'assassinat terroriste» et ce sur décision de l'Office fédéral de la justice (OFJ). Madrid avait demandé, le 22 octobre 2004, à la Suisse l'extradition d'Achraf, soupçonné d'avoir projeté un attentat à Madrid contre l'Audience nationale, la principale instance pénale espagnole. Il est également considéré par la presse espagnole comme proche du GIA algérien. Une procédure pénale a également été ouverte à son encontre en Suisse pour préparation d'activités terroristes à l'étranger et sur le territoire de la Confédération. Achraf dispose de 30 jours pour faire appel auprès du Tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire helvétique. Il a été arrêté, le 28 août 2004, à l'aéroport de Zurich-Kloten en possession de faux papiers et placé en détention comme immigrant illégal. Cinq jours plus tard, les services de sécurité l'identifiaient comme étant Mohammed Achraf, un «extrémiste radical», et le plaçaient sous surveillance renforcée, selon le ministère de la Justice. Il avait déposé une demande d'asile en Suisse en 2003 sous un autre nom, Kamel Saâdi, puis était entré dans la clandestinité après le rejet de sa demande en octobre 2003. Les autorités suisses ont été critiquées par la presse pour leur manque de surveillance, qui aurait pu permettre au suspect de commettre des attentats. Le réseau démantelé en octobre en Espagne aurait eu des ramifications en Suisse, aux Pays-Bas et en Australie.