A l?exception du burnous et de la gandoura, manteau et tunique traditionnels, les vêtements blancs étaient, autrefois, peu répandus dans la société algérienne. Si les mariées sont de plus en plus nombreuses à porter la robe blanche, à la mode européenne, elles revêtaient, il n?y a pas si longtemps, des robes multicolores et de lourdes ceintures aux couleurs flamboyantes, symboles de vitalité : si le blanc est mal vu ici, c?est parce qu?il est uniforme et sans variation, rappelant ainsi le «costume du mort» et le linceul. D?ailleurs, dans les rêves, les vêtements blancs sont interprétés soit comme des symboles de pureté, soit comme l?annonce de la mort, le blanc étant une couleur «calme», sans force ni vitalité. Certains vêtements blancs sont cependant très valorisés : c?est le cas de la djellaba ou robe blanche du circoncis. Le blanc a, ici, une fonction initiatrice : il symbolise la pureté, l?innocence de l?enfant, mais aussi de la religion, dans laquelle la circoncision fait entrer l?enfant. Il faut aussi citer la khirqa, la robe de laine des mystiques, dont le blanc immaculé représente la grâce, la sagesse, la connaissance sublime et la transfiguration par la foi. Dans les représentations des mystiques musulmans, le vêtement blanc illumine le croyant tourné vers l?adoration de Dieu, il symbolise la pureté et l?innocence originelles. Signalons pour finir que les mots signifiant «blanc» ont fourni deux prénoms : Baydha, littéralement «blanche» en arabe, Amellal «blanc, antilope addax», en touareg, Chabha «blanche, jolie», en kabyle.