S?il est souvent une couleur connotée positivement, le blanc est également, dans certains conditions, et suivant les pays et les cultures, un symbole négatif. Ainsi, les cheveux blancs, s?ils symbolisent parfois la sagesse (les musulmans disent : chchhib, nur al-mu?min, «la canitie est l?auréole du croyant»), ils sont généralement perçus comme un indice de vieillissement et donc de mort prochaine, de même que le drap blanc qui fournit le linceul et le costume du mort : pièce de drap blanc cousue sur le cadavre. A l?exception du burnous et de la gandoura, manteau et tunique traditionnels, les vêtements blancs sont peu répandus. Si les mariées algériennes sont de plus en plus nombreuses à porter la robe blanche, à la mode européenne, elles revêtaient, il n?y a pas si longtemps, des robes multicolores et de lourdes ceintures de laine aux couleurs flamboyantes, symboles de vitalité. Autrefois même, on évitait d?habiller les mariées de blanc : si cette couleur est mal vue ici, c?est parce qu?elle est uniforme et sans variation, rappelant ainsi le «costume du mort» et le linceul. Dans les rêves d?ailleurs, les vêtements blancs sont interprétés soit, comme des symboles de pureté, soit comme l?annonce de la mort. D?ailleurs, dans de nombreuses cultures, notamment en Inde et dans la plupart des pays d?Asie, la couleur du deuil est le blanc et non le noir. Les Occidentaux, qui ont opté pour le noir, faisaient de même autrefois. On sait, par exemple, que jusqu?au XVIe siècle, les reines de France portaient le deuil en blanc. Les couronnes blanches, posées sur les tombes, rappellent cette tradition.