Site Lancés en novembre 2004, les travaux de dragage du port de Bouharoun enregistrent un retard, a-t-on constaté sur place. Ces travaux, qui consistent en l?enlèvement de 35 000 m3 de vase et autres détritus, devaient, selon les instructions du wali de Tipasa, s?achever dans un délai de 45 jours. Les équipes de l?entreprise algérienne Meditram et la société turque, à pied d??uvre depuis le 27 novembre dernier, ont enlevé, à fin janvier dernier, 6 500 m3 de vase ce qui représentait 19% de l'opération. Les travaux ont été quelque peu ralentis par la tempête qui a sévi, en décembre dernier, durant environ une semaine, a-t-on appris sur le site, mais aussi à cause de la présence de bateaux, notamment des chalutiers et des sardiniers, dans le grand bassin où ont été lancés les travaux de dragage. Ces derniers, sitôt rentrés de la pêche, sont amarrés au niveau du grand bassin, ce qui rend périlleux les travaux de nettoyage et de désenvasement qui nécessitent l?utilisation d?une grande pelle difficile à manier en présence d?embarcations. Pour résoudre ce problème, le chef de la daïra de Bou Ismaïl a réuni dernièrement les différents opérateurs et les responsables de la DTP. Cette opération, initialement programmée en janvier 2003, vise à restituer au port de Bouharoun son tirant d?eau initial puisque celui-ci est fortement envasé, rendant l?accès difficile et dangereux pour les bateaux. L?opération de dragage se fait sur trois niveaux, selon le chef du projet de l?entreprise, qui précise que celle-ci touchera le chenal d?accès qui sera désenvasé sur une profondeur de 4,5 mètres par rapport au niveau de la mer ; le bassin d?accostage des chalutiers et des sardiniers sur une profondeur de 4 mètres et enfin le bassin d?accostage des petits métiers sera nettoyé sur 2,5 mètres. Les entreprises chargées de cette opération, après leur installation sur le port, ont dû changer de matériel pour l?adapter à la nature de l?envasement de ce premier port de pêche algérien, marqué par la présence non seulement de vase, mais aussi de divers objets en fer, cordages, plastique et autres pneumatiques qui ont rendu plus difficile l?opération de nettoyage. Un ponton-bateau pour la récupération de la vase, mis en place par la société turque, agit sur la vase et sur les autres déchets dégagés des fonds, qui sont, au fur et à mesure, déversés dans des zones de rejets désignées par l?administration locale, et qui se trouvent à environ 5 miles au large. Les travaux de cette opération de dragage toucheront le plan d?eau des deux bassins d?une superficie totale de 30 000 m2 en même temps qu?ils dégageront les fonds de tous résidus. Selon la direction de l?Entreprise de gestion des ports et abris de pêche (Egepap) de la wilaya de Tipasa, la superficie du plan d?eau est envasée à près de 80%. Celui-ci, de 5 mètres de profondeur, est réduit, à certains endroits, à 2 mètres, voire à 60 cm, ce qui a provoqué de nombreux accidents dans le port. Le coût de l?opération est évalué à 60 millions de dinars, selon les responsables de la DTP, qui espèrent qu?au delà du fait que le dragage du port offrira aux pêcheurs une aisance d?accostage dans les deux principaux bassins, il permettra de dégager cinq à six nouvelles places pour des embarcations de gros tonnage. Le port de Bouharoun abrite 42 sardiniers, 21 chalutiers et 85 petits métiers qui génèrent une production annuelle de 6 900 tonnes de poisson, dont 80% de poisson bleu et 20% de poissons de diverses espèces.