Résumé de la 1re partie Adolescente, la jeune Fadhma se renferme sur elle-même et repousse tous les prétendants qui viennent demander sa main. La jeune Fadhma refuse donc de se marier, décourageant les prétendants les plus récalcitrants en simulant des crises de folie. Son père est attristé par ce comportement, mais il ne veut pas lui forcer la main, espérant qu?elle s?assagira avec le temps. Mais voilà que le père, le vénérable marabout de Ouerja, meurt. Comme le veut la coutume, c?est son fils aîné, Mohand Tayeb, qui devient le responsable de la famille ; c?est lui qui hérite également des charges spirituelles de son père, dont il prend la place. Un matin, il reçoit la visite de son oncle maternel, du village de Askeur. «Je viens demander la main de ta s?ur Fadhma pour mon fils Yahia ! ? Yahia est un bon garçon, dit Tayeb. ? Cela signifie-t-il que la demande est accordée ? ? Oui», dit encore Tayeb. Il n?a pas consulté sa s?ur, mais il sait qu?elle lui obéira. Il n?avait, lui, ni la faiblesse de son père ni sa complaisance à l?égard de la jeune fille ; si cela ne tenait qu?à lui, il l?aurait mariée depuis longtemps. Peut-être même se serait-elle assagie avec le mariage? «Je ne veux pas me marier !, dit la jeune fille quand son frère lui fait part de sa décision de la marier. ? J?ai déjà accordé ta main à notre cousin Yahia ! ? Je ne veux pas me marier, répète la jeune fille en larmes. ? Ce serait offenser notre oncle et son fils !» Il lui demande donc de se préparer, la noce devant être célébrée dans quelques jours. Fadhma va encore utiliser la carte de la démence, mais rien n?y fait. «Tu épouseras ton cousin !» Sa mère essaye de lui faire accepter son sort, mais elle n?y parvient pas. Le jour des noces, elle se laisse habiller puis conduire, à dos de mulet, au village de son époux. On l?installe dans la chambre nuptiale où elle reste immobile. Dans la cour de la maison, les frères de la jeune mariée et ses cousins fêtent l?événement en tirant des coups de feu en l?air. «A ton tour», dit-on à Tayeb. Il prend le fusil, l?épaule et appuie sur la gâchette. Le canon éclate alors et Tayeb tombe à la renverse. On accourt vers lui, on s?alarme à la vue du sang? Il n?a rien au visage, mais sa main pend, ensanglantée : il a eu trois doigts emportés? Simple accident ou alors châtiment divin frappant le frère qui a forcé sa s?ur à se marier contre son gré ? En tout cas, l?incident va alimenter la chronique villageoise pendant plusieurs jours et augmenter le prestige de Fadhma? Celle-ci, dans sa chambre nuptiale, va donner libre cours à son désespoir en criant et en se lacérant les joues, comme si elle venait de perdre un être cher. «Je ne veux pas ! Je ne veux pas !», crie-t-elle. On essaye de la calmer, on lui récite des versets du Coran, mais rien ne parvient à la faire taire? Et cela va continuer les jours suivants. Son époux a beau tenter de la ramener à la raison, elle ne veut rien entendre. Elle veut rentrer chez elle ! (à suivre...)