«Lfayda, fayda !» (un profit est un profit), disent les Algériens, autrement dit, il ne faut pas négliger la moindre occasion de faire du profit, de réaliser des bénéfices. Un proverbe dit à ce propos : «Yewdjed f nnher mma lem yewdjed f lbhar» (on trouve dans le fleuve ce qu?on ne trouve pas dans la mer) ; autrement dit, plutôt que de chercher les grands profits, il faut savoir se contenter des petits que l?on peut réaliser sur-le-champ. Et puis, ce sont les petits profits qui, en s?additionnant, donnent les grands ou, comme dit le proverbe français : «Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.» Il en est des profits comme d?autres choses : on se démène, on déploie de gros efforts pour atteindre un objectif souvent lointain alors que d?autres objectifs, certes plus modestes mais plus réalistes, sont à portée de la main. Un proverbe kabyle dit à ce propos : «Je cherche le remède alors que le remède est chez moi !» Bien entendu, l?ambition n?est pas exclue, mais la sagesse populaire conseille de ne pas se lancer dans les grandes affaires sans être sûr d?avoir des chances de réussir. Sinon, il vaut mieux rester à sa place, attendre le moment propice pour agir : cela permettra de s?éviter des déceptions et de cruelles désillusions. A force de trop vouloir obtenir, on risque de tout perdre ou, du moins, de perdre beaucoup. «Yekhtar, yekhtar, dit le proverbe, h?ata tt?ah? ?âla menqar» (il n?en fait qu?à sa tête, en creusant, jusqu?à ce qu?il tombe sur un pic !). Et la sagesse dit encore : «Toi qui cherches à avoir deux, un que tu tiens peut t?échapper.» Un tiens vaut mieux que deux tu l?auras !