La vengeance, c?est tt?ar. Le proverbe algérois dit à ce propos : «Lli ma yred-ch tt?ar, baba-h h?mar» (qui n?exerce pas sa vengeance est fils d?âne) ! Au demeurant, rappelle-t-on à l?appui de ce proverbe qui incite à la revanche, la religion reconnaît le droit du talion : «?il pour ?il, dent pour dent», blessure pour blessure. Quant au code imprescriptible de l?honneur, il est comme le proverbe : ne pas se venger d?une offense subie ou d?un dommage causé, c?est faire preuve de lâcheté ! Le principe de vengeance vaut pour tout : de la petite à la grande affaire, ainsi que le laisse supposer l?expression «issal-lu mgherfa dqiq» (il lui doit une cuiller de semoule), autrement dit, il a sur lui une créance de vengeance? pour une cuiller de semoule prêtée qui n?a pas été rendue ! Comme en français, on pense que la vengeance est un plat qui se mange froid, autrement dit, il ne faut pas se presser de se venger mais attendre le moment propice, l?occasion idéale, quand l?adversaire ne s?y attend pas, pour agir. «Yamin al?âggun fi s?adru» (le serment du muet est dans sa poitrine), dit le proverbe, c?est-à-dire que le serment de se venger doit être caché pour que la vengeance ait plus d?effet ! Le même proverbe existe en kabyle : «Limin u?âggun deg ul» (le serment du muet est dans son c?ur). On sait combien ce principe a pu causer de torts et de malheurs, une vengeance en appelant une autre : c?est pourquoi la tradition le tempère par un autre principe : celui du pardon : «El mussamah? karim» (celui qui pardonne est le plus généreux), dit le proverbe !