Edward Gein est né au tout début du XXe siècle à La Crosse, une petite ville du Wisconsin, (USA) un Etat fortement boisé, à l'époque peuplé essentiellement de fermiers et de chasseurs. Il était le second fils d?Augusta et de George Gein ; le premier, Henry, étant son aîné de 7 ans. Augusta Gein avait prié, en vain, pour avoir une fille car elle en était arrivé à haïr les hommes. Religieuse fanatique, elle était déterminée à élever ses garçons selon un code moral très strict et se jura qu'Edward ne deviendrait jamais l'un de ces «pécheurs» lubriques et irréligieux qu'elle voyait autour d'elle. Selon elle, le péché était partout et sa manière d?éduquer ses fils consistait à leur lire quotidiennement la Bible. Elle leur répéta que les femmes étaient toutes les «récipients du péché», des créatures immorales, espérant ainsi décourager chez eux tout désir sexuel, de peur qu?ils aillent en enfer? Augusta était une femme dure et dominatrice qui pensait que sa vision du monde était la seule et unique vérité. Elle n?avait aucune difficulté à imposer ses croyances par la force, tant à ses fils qu?à son mari. George Gein, un homme faible et alcoolique, n?avait pas son mot à dire dans l?éducation de ses garçons. En fait, Augusta le méprisait et le considérait comme un individu sans valeur, incapable de travailler correctement : elle priait chaque jour pour qu?il meure et demandait à ses fils de l?accompagner dans ses suppliques. Avec les années, la frustration et la boisson, George Gein se mit à lui répondre et à la battre, et Augusta priait de plus belle... Elle décida non seulement d?élever ses enfants selon ses propres convictions, mais aussi de subvenir aux besoins du ménage. Elle ouvrit une épicerie à La Crosse l?année de la naissance d?Ed Gein, qui lui rapporta assez d?argent pour faire vivre la famille confortablement. Elle travailla dur afin d?économiser assez d?argent pour qu?ils puissent déménager dans un coin plus rural, loin de l?immoralité de la ville et de ses «pécheurs». En 1914, ils s?installèrent à 9 km de Plainfield (une petite ville de 640 habitants), sur un terrain de près de 80 hectares, dans une grande ferme entourée de bois et de champs, isolée de toute influence néfaste qui aurait pu «corrompre» la famille. Les voisins les plus proches étaient à plus de 250 mètres. Bien qu?Augusta tentât d?éviter à ses fils des contacts avec le monde extérieur, elle ne pouvait éviter qu?ils aillent à l?école, d?où elle les retira dès qu'ils eurent 13 ans, prenant pour excuse le fait qu?elle avait besoin d'eux pour les travaux de la ferme. (à suivre...)