Problématique De plus en plus de jeunes mères travaillent. Elles sont souvent placées devant une épineuse équation à résoudre : «Comment assurer la garde de mon enfant en bas âge ?» En ultime recours, il y a la nourrice, voire les grands-parents. Ce choix est dicté par la faiblesse en nombre des structures d?accueil de la petite enfance : les garderies, jardins d?enfants, crèches ou écoles maternelles. Sur ce plan, les petites villes et les villages d?Algérie en sont totalement dépourvus. Un déficit qui avantage les riches familles des grandes villes où les structures d?accueil privées sont inabordables pour les petites et moyennes bourses. Mais le prix à payer n?est pas uniquement d?ordre financier lorsqu?il s?agit d?un enfant de 2 ans. Il y a le coût éducatif, difficile à chiffrer, mais bien réel. Certains spécialistes de la petite enfance conseillent vivement de ne pas inscrire son enfant de 2 ans à la crèche. Et d?argumenter par le besoin très fort, à cet âge, de l?enfant d?avoir sa maman à ses côtés. Cet attachement quasi ombilical est un passage obligé dans le développement de l?enfant. C?est donc une phase décisive jusqu?à trois ans, voire quatre, selon certains spécialistes, où se joue la «mise sur les rails de l?autonomie». Cet attachement maternel s?explique aussi par la quête permanente d?affection et la peur de perdre l?amour des personnes qui comptent dans sa vie. Ce repère affectif servira de point d?appui à la conquête du monde extérieur, pour son autonomie. Une fois passé ce cap, l?enfant est apte à répondre aux contraintes de la vie en société, telles que prescrites par les crèches. Il sera capable de saisir le sens des consignes qui lui seront données par les éducatrices : respect d?autrui, se mettre en rang, attendre son tour? Deuxième argument et non des moindres : le besoin en soins personnalisés. L?apprentissage de la propreté n?est pas abordable à l?âge de deux ans ; l?enfant ne se retient pas. Il fera ses selles n?importe où, sans avertir. Les sphincters anaux ne sont maîtrisés par l?enfant qu?au-delà de 3 ans. Question de maturation neurologique, sans plus. Rien ne sert de le forcer à se maîtriser, il faut laisser faire la nature. A l?âge de 2 ans, il est précoce de le mettre en maternelle, car son niveau de maturité ? tant intellectuelle, motrice qu?affective ? ne lui permet pas de répondre à toutes les sollicitations de ce nouveau milieu. C?est à long terme que se manifestent les dégâts d?une préscolarisation précoce, notamment en terme d?agressivité. Question de bon sens : pourquoi aller plus vite que le musique ? Celle de la nature qui amènera, au moment voulu, l?enfant à vouloir et à pouvoir aller à la crèche? Sûrement pas à 2 ans. Et de conclure par une critique d?expert, celle de Piaget, le père fondateur de la psychologie moderne, «Tout ce que l?on apprend à l?enfant, c?est ce qu?on l?empêche de découvrir seul».Et vlan !