Chiffres Près de 12 000 accouchements par an ont lieu à la maternité de la clinique Benboulaïd de Blida, faisant entrer en caisse près de 100 milliards par an (service gynécologie). Le chiffre d?affaires entre la gynécologie, la pédiatrie et la CCI tourne autour de 240 milliards de dinars. «La clinique devient une vraie usine à bébés», déclare le Pr Addad, responsable du service. La clinique compte 42 lits en maternité, 22 en gynécologie et 8 en réanimation. Si le nombre de sages-femmes et de résidents est suffisant, ce n?est pas le cas des médecins spécialistes. En outre, il y a surcharge de malades venus des wilayas limitrophes et même des hôpitaux avoisinants. «Le Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Blida a pour vocation première la formation des médecins dans la chirurgie de pointe. Donc il n?est pas logique de continuer à prendre en charge des patientes qui peuvent être prises en charge près de chez elles, notamment pour des accouchements, des césariennes, des curetages ou des avortements.» «Nous ne pouvons pas refuser une malade qui s?adresse car cela serait de la non- assistance à personne en danger, ce qui est en contradiction avec les principes de tout médecin.» Le Pr Addad évoque le problème de quelques hôpitaux périphériques qui adressent leurs malades à la clinique, bénéficiant pourtant de la même enveloppe financière. Les malades eux-mêmes posent problème : ils s?adressent à cette clinique, ne faisant pas confiance aux secteurs sanitaires. «Ce sont des malades qui ne nécessitent pas d?être hospitalisés chez nous. Ils peuvent être soigneusement pris en charge dans une structure hospitalière près de chez eux. On se retrouve devant une donnée réelle : le manque de matériel. Notre budget est consommé par le grand nombre de malades. Alors laissez la place aux gros malades, aux urgences», lance-t-il à l?adresse des patients. «Le trop grand nombre de malades crée des situations pour le moins incongrues : une malade ne peut occuper un lit plus d?une heure ou deux avant de devoir le céder à une autre qui, pour sa part, est sur un matelas par terre. Mais ce n?est pas de bonne grâce qu?elle s?exécute.» «Ces malades n?acceptent jamais l?idée de quitter le lit ; on se trouve face à des problèmes aussi bien avec elles que leur famille», ajoute le Dr Izourari, maître assistant en gynécologie. «Il existe aussi des structures spécialisées dépourvues de médecins, avec un seul gynécologue qui n?assure pas de garde, notamment à Ouled Yaïch, Beni Tamou, et bien d?autres encore. L?hôpital de Boufarik est pourvu d?un bloc chirurgical, mais ses malades sont adressés à la clinique de Blida, quand ils ne viennent pas de leur propre gré. Nous sommes épuisés», déclare le Pr Addad.