Le taux de mortalité infantile est de 29 pour 1000 naissances. «Toutes les directions générales de la santé seront jugées en fonction des résultats obtenus.» C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de la Santé, M.Amar Tou en marge de la rencontre internationale consacrée à la méthode «mère kangourou», organisée à Alger. Le ministre signifiait en fait que son département exerce un contrôle rigoureux et un suivi permanent des activités des directions de santé afin d'éviter les incidents médicaux qui ne cessent de se multiplier ces derniers temps au niveau des différents services de la santé, à l'exemple des drames qui se sont produits dans les services de maternité de certains hôpitaux, causant ou la mort des mamans ou celle des bébés. Outre le contrôle rigoureux imposé aux directions générales de la santé, le ministère a initié d'autres méthodes pour diminuer les risques de mortalité chez les bébés, en particulier les prématurés. Il s'agit de l'adoption d'une méthode de soins originale, née en Colombie et destinée aux prématurés, reposant sur le portage du bébé, peau contre peau, par les mères. La méthode «mère-kangourou» permet tous les ans de sauver des milliers de prématurés dans les pays en développement car elle exige peu de moyens techniques. La première expérience de ce genre a été initiée en avril 2004 par le professeur Djamil Lebane, chef de service de néonatologie à l'hôpital Mustapha Pacha, à Alger. Celle-ci a été réussie, selon le professeur, à 100%. Un programme national a été élaboré dans le but de généraliser la méthode dans tous les services de maternités des hôpitaux du pays. Il comporte trois phases dont la période périnatale et postnatale. Ainsi, une enveloppe de 2,7 milliards de dinars a été débloquée par le gouvernement pour la mise en chantier, dès le mois de juillet dernier de ce programme triennal (2006/2009). Actuellement, il existe seulement deux services de néonatologie à l'échelle nationale (Alger et Constantine). Le ministre a précisé qu'il est question de placer toutes les unités de néonatologie sous l'autorité des pédiatres, alors que l'activité est organisée en unité dans les services de pédiatrie ou de gynécologie obstétrique. L'objectif étant l'amélioration des statistiques de mortalité. Ce qui nécessite le développement du système d'information périnatal, d'autant que les chiffres actuels concernant le taux de mortalité maternelle sont encore effrayants. Selon les données exposées par le ministre, pour l'année 2005, le taux de mortalité maternelle est de 96 pour 100.000 naissances vivantes, alors que celui des bébés est de 29 pour 1000 naissances. Près de 600 femmes décèdent chaque année des suites de complications survenues en cours de grossesse, ou lors de l'accouchement. Pour chacun de ces décès, 30 à 100 femmes sont victimes d'affections aiguës douloureuses, invalidantes et qui entraînent souvent des handicaps permanents. M.Tou a révélé également que la prématurité représente 11% des naissances vivantes.