Quinze ans se sont écoulés mais sans égratigner, une seconde, la mémoire du regretté Azzedine Medjoubi, un géant des planches et l'un des plus grands noms du 4e art algérien. Il a été assassiné le 13 février 1995 face au temple du Théâtre national algérien, où il exerçait en qualité de directeur de cette institution artistique. En ce douloureux événement, ses amis, ses compagnons, à leur tête sa veuve, Mme Amina Medjoubi, se sont rassemblés devant le TNA pour rendre hommage au défunt. «C'est une rencontre symbolique contre l'oubli. Azzedine Medjoubi appartient au peuple algérien, il ne m'a jamais appartenu. Il a fait rire et pleurer tout une génération, aussi bien sur les planches que sur les écrans, cela ne doit jamais être oublié», a déclaré son épouse, la gorge nouée par l'émotion. Sous un ciel gris, l'ambiance était lourde. Une gerbe de fleurs sera déposée au pied de la plaque commémorative. Les présents ont procédé à la lecture de la fatiha suivie d'une minute de silence.Rompant le silence, le directeur du TNA, Ahmed Benguettaf déclarera : «En ce 15e anniversaire de la mort de notre ami Azzedine Medjoubi, nous avons tenu à marquer cette date par notre présence. Une occasion pour nous rappeler de cet homme». À ses côtés, le comédien Saïd Hilmi, très marqué par l'émotion, se désolera des circonstances. «Malheureusement, il n'y a que les morts pour nous réunir», dira-t-il en ajoutant : «Azzedine Medjoubi était mon ami de jeunesse et de rêve. Nous avons commencé ensemble à faire du théâtre. C'est Mustapha Kateb qui nous a repérés. Aujourd'hui, il n'est plus parmi nous… Je ne trouve pas les mots pour dire ma tristesse, ma douleur pour le vide qu'il a laissé», conclura-t-il. W. S.