Déception Jusqu?à hier après le point de presse qu?il a animé, Jean-Paul Rabier, l?entraîneur du Mouloudia d?Alger, n?était pas fixé sur son avenir. A moins que le président Messaoudi ne le réconforte, le technicien français est partant. Contrairement au dernier tour de table avec les gens de la presse précédant le départ de l?équipe vers Sfax, plutôt soft, celui d?hier après-midi était plus tendu compte tenu des événements qui se sont succédé depuis le voyage en terre tunisienne. En effet, la débâcle devant le CS Sfax (0-4) a levé le voile sur un autre problème qui couve depuis quelques jours et qui a fini par s?étendre à l?entraîneur Rabier en personne. Au même titre que ses joueurs qui revendiquent leur argent (première tranche de la prime de signature), le technicien français est sans le sou depuis sa prise en main de l'équipe le 28 décembre 2004 (date de signature de son contrat de travail). Du coup, tout le travail accompli par Rabier a volé en éclats à cause de cette grotesque histoire d?argent que les joueurs n?ont pas perçu et qui, au passage, n?explique en rien l?humiliante défaite de Sfax. Ce qui est clair aujourd?hui, c?est que Rabier est très déçu par le comportement désinvolte des dirigeants du MCA qui n?ont pas honoré, à temps, ses deux mois de salaire et les 50% du montant de sa prime de signature comme prévu dans le contrat paraphé par les deux parties. Contrairement à Hervé Révelli qui avait perçu son argent des mains du président de l?ES Sétif, Abdelkrim Serrar, avant même de signer son contrat, l?entraîneur du Doyen, lui, avait refusé de recevoir l?argent cash et avait demandé à ce que celui-ci soit transféré dans son compte en banque en Hexagone. Et malgré les promesses de la direction du club, aucun centime d?euro n?a atterri dans son compte. Par ailleurs, Rabier avait senti déjà le roussi à la veille du départ de l?équipe pour Sfax en confiant à quelques proches que l?ambiance au sein du groupe était tendue et qu?il y avait un certain désenchantement chez les joueurs. Rabier a beau essayer de faire évacuer ce problème d?argent de la tête des joueurs, en vain. Le ver était dans le fruit. Le bricolage des dirigeants mouloudéens a assez duré, estiment les supporters qui, du côté de Bab El-Oued, se disent prêts à mettre la main à la poche et payer Rabier juste pour qu?il reste et puisse poursuivre son travail chez le Doyen. Côté direction du club, le président Messaoudi, retenu ces derniers jours par le décès de sa s?ur, a, nous dit-on, repris les choses en main histoire d?éviter au club et à l?équipe surtout, de passer par une autre phase de turbulences. Le boss mouloudéen nous a affirmé hier qu?il n?y avait aucun problème et que les choses devront rentrer dans l?ordre, car il s?agit simplement de lenteurs administratives, sans plus. Un discours déjà ressassé par le passé. Mais avouons que le mal est déjà fait et c?est dommage pour la crédibilité et l?image de marque du Doyen ! Quant à Rabier, il aurait même préparé ses valises, car un ressort s?est cassé quelque part avec ses employeurs.