Les partis de l?Alliance présidentielle ? le FLN, le RND et le MSP ? ont dû finalement se donner rendez-vous à la fin février, pour l?évaluation des résultats de leur alliance contractée il y a une année et fixer les objectifs politico-organiques de leur structure. Plutôt optimiste, le communiqué ayant sanctionné la rencontre d?El-Aurassi, tient à exprimer «l?entière satisfaction pour le degré de maturité politique graduelle atteint par la classe politique en Algérie» et «à apprécier, à leur juste valeur, les efforts des militants partenaires de l'Alliance en vue de promouvoir l'action démocratique». Alors qu?initialement les trois partis devaient se rencontrer trimestriellement, ils en sont à leur premier véritable rendez-vous pour cause essentiellement, selon Abou Djerra Soltani notamment, de l?instabilité organique qu?a subie le parti de Belkhadem, jusqu'à la tenue de son congrès qui a vu l?intronisation du chef de l?Etat à la tête de la présidence du vieux parti. Abdelaziz Belkhadem, fort sans doute du double succès de sa formation (le dépassement de la crise et l?intronisation du président), est, bien plus que ses partenaires, particulièrement positif à l?égard de l?Alliance qui a enregistré, à ses yeux, de «grands acquis depuis sa naissance». Un enthousiasme que ne partage manifestement pas un dirigeant du MSP, Mokri en l?occurrence, qui sur les ondes de la Chaîne III a carrément avoué que «rien n?a été fait jusque-là». L?attitude réservée et les non-dits du parti de Soltani, relevés par une bonne partie des médias et des observateurs, trouveraient leur origine dans les points de divergence programmatique du chef de l?Etat dont celui de la réforme du Code de la famille et son appréhension de quelque favoritisme politique que générerait la position de Bouteflika à la tête du FLN. Ahmed Ouyahia, dont la formation a le plus ouvertement soutenu les réformes présidentielles, parfois non sans subtils échanges de piques avec le MSP, a tenu, hier, à rappeler que les trois partis avaient soutenu un même candidat à l'élection présidentielle et qu'ils soutiennent son programme «dans tous ses volets, et ce, quotidiennement». Ce qui ne pourrait pas être l?avis du parti de Soltani qui n?en rate pas une pour avertir, comme il a tenu à le faire à El-Aurassi, que l?Alliance «n'est pas un nouveau parti et que tout parti y jouit d'une indépendance politique dans le cadre du respect du pacte conclu entre ses trois partis». C?est dire que tout, peut-être, reste à discuter entre les trois partenaires.