Le FLN et le RND n'avaient, cette fois-ci, presque pas le choix. Quelques jours seulement nous séparent des sénatoriales. Mais l'ambiance qui règne au QG du Mouvement de la société pour la paix (MSP) laisse apparaître que les choses ne sont pas totalement ficelées au sein du parti. Situation confirmée par le vice-président, M.Abderrahmane Saîdi. «Les contacts ne sont jamais interrompus avec les partis politiques à l'heure ou je vous parle, nous attendons la confirmation du Front national démocratique (FNA), lequel s'est engagé à soutenir notre liste dans des assemblées où nous sommes favoris. Mais à l'heure actuelle, nous n'avons rien de concret», soutient-t-il. Le président du FNA. prend le temps qu'il faut pour arrêter ses choix. Selon plusieurs sources, ce parti est convoité par d'autres formations de l'Alliance, principalement le Rassemblement national démocratique (RND). Cela se contredit avec les déclarations de M.Moussa Touati qui a juré lundi, que son parti ne compte conclure aucun contrat politique avec une formation en lice pour les sénatoriales. «Il n'y aura pas d'accord avec une autre formation politique. Nous sommes contre le marchandage des voix», a-t-il attesté, hier, lors d'une conférence de presse, organisée en son siège à Alger. Pour Touati, le FNA se battra tout seul! Si l'alliance avec le FNA demeure en suspens en attendant la décision finale de la direction, les choses semblent bien évoluées avec le RND et le FLN. Le MSP selon M. Saïdi a réussi à tisser des alliances avec ces deux formations dans certaines wilayas. Une alliance appuyée aussi par le soutien d'El Islah et des élus indépendants. En contrepartie, la formation de Bouguerra Soltani a donné le feu vert à ses militants pour soutenir les candidats de l'Alliance présidentielle. Toutes les alliances ont atterri sur le bureau de Bouguerra qui doit procéder avant le 26 du mois en cours à la signature des pactes de l'alliance. Si tout se passe normalement, le MSP est parti pour préserver son groupe parlementaire. «Notre principal objectif est de maintenir le groupe parlementaire.» Il faut noter que c'est la première fois qu'une alliance aboutit entre les trois parti FLN, RND, MSP à l'occasion d'un rendez-vous électoral. Jusqu'ici les deux premiers partis avaient catégoriquement rejeté toute idée d'alliance. La donne change cette fois-ci, comme le souligne si bien M.Saïdi, les alliés stratégiques n'ont presque pas le choix. «La logique politique, ajoute-t-il, impose des alliances pour les prochaines sénatoriales.» Démonstration par les chiffres: des 48 wilayas, seules 5 peuvent se passer de l'alliance, les autres sont «condamnées» à passer par la table des négociations. Le MSP a utilisé cette carte pour profiter d'une situation qui lui convient parfaitement. Les militants vont-ils se soumettre aux directives des trois directions des partis le jour du vote? Le MSP est confiant: Saïdi s'est montré optimiste quant à la conduite des militants du FLN et du RND. «Habituellement, les alliances au niveau local aboutissent.» Par ailleurs, des instructions ont été données aux élus du MSP pour rejeter «tout marchandage des voix». «A ce jour, aucun dépassement n'est enregistré», rassure Saïdi.