Un homme de 54 ans, père de six enfants, fonctionnaire et connu dans le voisinage pour être «un gars sans histoire», a tué, mardi, son père, un vieillard de 86 ans. En se constituant prisonnier juste après son forfait, il a avoué avoir agi de la sorte à cause d?une histoire d?adultère dont seraient coupables sa femme et son père. Diar El-Kef, à Oued Koreich, là où la vie est engluée dans la misère et la peur de l?autre, a encore fait parler d?elle. Dans la douleur, encore une fois. Un vieillard, traînant quelque 86 ans aux talons de ses souliers, a été retrouvé mort mardi soir. Une mort atroce. Plusieurs coups de couteau au cou et à la poitrine. Le criminel n?a laissé, dans son acharnement, aucune chance à sa victime. L?auteur du crime, 54 ans, père de six enfants, est un fonctionnaire. «Un homme sans histoire» de l?avis du voisinage. Cet homme-là est le fils de la victime ! Un parricide qui a jeté l?émoi dans ce populeux quartier où beaucoup de personnes refusent «l?infamant qualificatif de cité de pestiférés». Ce crime a jeté aussi et surtout de la suspicion. Pourquoi une telle cruauté à l?encontre d?un vieillard lui aussi «sans histoire» et qu?on appelait respectueusement «hadj» ? L?énigme est pour le moment entière. En lieu et place de réponses convaincantes, hypothèses et versions s?entremêlent. A Diar El-Kef, chacun y va de sa propre interprétation. Certains, dans ce quartier, évoquent une histoire d?adultère, selon laquelle le fils avait des doutes sur une «liaison» entre sa femme et son père. Une autre hypothèse laisse penser que l?assassin a agi de la sorte, car la veille son père avait emmené sa bru au commissariat de police pour déposer plainte pour une agression dont elle aurait été victime de la part de son mari. En attendant l?épilogue, l?affaire est maintenant entre les mains de la justice. Le corps de la victime était toujours hier à la morgue de l?hôpital Maillot. Le meurtrier, lui, s?est présenté, quelques instants après son forfait, à un barrage fixe de policiers au carrefour de Triolet et s?est immédiatement constitué prisonnier auprès de la police urbaine de Bab El-Oued. Sa version confirme l?hypothèse de l?adultère dont se seraient rendus coupables sa femme et son père. Il a déclaré avoir battu sa femme, la veille, à cause des doutes qu?il avait sur une liaison qu?il dit confirmée et qui aurait motivé son acte. Il devra être présenté aujourd?hui devant le procureur de la République près le tribunal de BEO.