Partis de Nador au Maroc vers l?Espagne à bord d?une embarcation pneumatique, 58 clandestins de diverses origines ont vécu un cauchemar qui a duré neuf jours au bout duquel trois personnes ont péri par déshydratation. 1 200 euros pour jouer sa vie sur une embarcation pneumatique. C?est le cas de ces clandestins dont le premier groupe, composé de 26 personnes et le second de 31, ont été repêchés vendredi après-midi par les gardes-côtes algériens au nord d?Oran. «Neuf jours de perdition durant lesquels nous avons vu nos provisions diminuer et nos forces nous trahir», dira Ismaïla Mbalo, 31 ans, originaire de Guinée-Bissau faisant partie du premier groupe repêché. «C?est le moteur qui est tombé en panne au lendemain de notre départ», ajoute-t-il. Ballottés par les flots sans pour autant pouvoir rebrousser chemin, Ismaïla et ses compagnons ont épuisé leur stock de vivres et d?eau au bout de six jours. Déshydratées, deux personnes décèdent à bord. Les 24 rescapés sont, selon le service des gardes-côtes, 16 Bangladais, 4 Ghanéens, 2 Maliens, 1 Guinéen et 1 Burkinabé, avec une moyenne d?âge de 20 à 35 ans. Le même jour, les forces navales de la Façade ouest ont procédé au sauvetage d'un second groupe d'immigrés clandestins composé de 31 personnes. Ces immigrés, de nationalité marocaine, ont été sauvés à 12 km au nord de Cap Blanc, à l'est d'Oran. Leur état de santé s'est dégradé après avoir passé plusieurs jours en mer, partant de la ville marocaine de Nador à destination d'Almeria, en Espagne. Une fois de plus, l'embarcation pneumatique à bord de laquelle ils se trouvaient a dérivé vers les eaux territoriales algériennes à la suite d?une panne technique.