Avec chbeb, on emploie un autre terme, djmil (beau), au féminin djmila (belle), avec un nom, djamal (beauté). Ces trois termes sont employés comme prénoms : Djamil, Djamal pour les garçons, Djamila pour les filles. En kabyle, «beau» se dit acebhan, féminin tachebhant, termes signifiant également «blanc, blanche». Un autre terme, venant de l?arabe, uzyin, féminin tuzyint, est également employé. Ces termes ont également fourni des prénoms (féminins) très utilisés : Chabha, Zina, Ziana, Zayna, etc. On sait que les critères de la beauté diffèrent d?un pays à un autre, d?une période à une autre. Ainsi, il semble que les goûts de nos ancêtres diffèrent des nôtres, du moins sur certains points. Autrefois, une jolie femme était avant tout une femme tout en chair, smina (grassouillette) et même replète, m?âmra. Qu?elle ne soit pas dodue et on la déclare aussitôt maigrichonne, donc forcément laide ! L?homme «beau» est également celui qui, sans être gros, est bien charpenté. Ici aussi, la maigreur est assimilée à la laideur. Si on appréciait les bruns, lkhumri et lkhumriya, on appréciait davantage les blonds, smar, notamment quand il s?agissait de filles. Le bonheur était atteint quand, aux cheveux blonds, on ajoutait des yeux bleus ! Si le critère de l?embonpoint n?a plus cours aujourd?hui, celui de la blondeur chez la femme est demeuré. Le nombre de brunes qui se teignent en blond et celui des filles qui mettent des lentilles colorant l?iris de bleu sont éloquents !