Peu d?intérêt est accordé par les Algériens en général, les industriels en particulier à la propriété industrielle. Pourtant, enregistrer et protéger sa marque, son brevet ou son modèle sont une nécessité de nos jours. Pourtant, une marque non enregistrée n?est pas protégée par la loi. Autrement dit, elle peut être utilisée et exploitée par le premier-venu, personne n?en étant propriétaire aux yeux de la loi. C?est pour éviter cela que les grandes firmes enregistrent leurs produits et leurs services auprès des organismes chargés de la protection de la propriété industrielle. Certaines, à l?image de Coca-Cola, prennent le soin d?établir jusqu?à trois protections différentes. Et dire que la protection d?une marque coûte plus ou moins cher dans un certain nombre de pays ! Mais «la protection ne se mesure pas à ce qu?elle vaut, mais aux pertes d?argent qu?elle vous évite», souligne le directeur général de l?Institut national algérien de la propriété industrielle, Amor Bouhanik, qui ajoute que les tarifs appliqués en Algérie sont «insignifiants». Malgré cela, les industriels nationaux ne sont pas nombreux à accomplir cette formalité administrative obligatoire depuis 2003. A cet effet, il y a lieu de signaler que sur les 68 023 marques de produits et de services déposées dans notre pays entre 1963 et 2003, seules 16 837 sont d?origine nationale. Les 51 186 restantes étant d?origine étrangère. C?est dire tout l?intérêt accordé par les sociétés étrangères aux droits de propriété industrielle. Dans ce sens, des statistiques montrent que jusqu?au 31 décembre 2003, pas moins de 111 127 marques ont été déposées internationalement avec extension à l?Algérie. Dans le même ordre d?idées, la première loi protégeant la propriété industrielle a été établie en 1966 à la demande des investisseurs étrangers installés à l?époque dans notre pays, selon des sources bien informées. Partant de là, il est temps que les industriels nationaux comprennent qu?il ne suffit pas de lancer un produit ou un service sur le marché pour en être le propriétaire exclusif. Avec la prochaine adhésion de l?Algérie à l?Organisation mondiale du commerce et l?entrée en vigueur de l?accord d?association signé avec l?Union européenne, les marques non protégées, surtout celles connues sur le marché national, seront très exposées au risque d?être exploitées par des tiers. Alors?