Résumé de la 1re partie Ali Baba était dans la forêt en train de couper du bois, quand il vit arriver des cavaliers chargés de lourdes valises. Les voleurs demeurèrent longtemps dans le rocher. Ali Baba, qui craignait que l'un d'eux ou tous ensemble ne sortissent s'il quittait son poste pour se sauver, fut contraint de rester sur l'arbre et d'attendre avec patience. Il fut tenté néanmoins de descendre pour se saisir de deux chevaux, en monter un et mener l'autre par la bride pour gagner la ville en chassant ses trois ânes devant lui ; mais l'incertitude de l'événement fit qu'il prit le parti le plus sûr. La porte se rouvrit enfin ; les quarante voleurs sortirent ; et alors que le capitaine était entré le dernier, il sortit le premier et, après les avoir vus défiler devant lui, Ali Baba entendit qu'il fit refermer la porte en prononçant ces paroles : «Sésame, referme-toi.» Chacun retourna à son cheval, le rebrida, rattacha sa valise et remonta dessus. Quand ce capitaine enfin vit qu'ils étaient tous prêts à partir, il se mit à la tête et il reprit avec eux le chemin par où ils étaient venus. Ali Baba ne descendit pas de l'arbre d'abord ; il se dit en lui-même : «Ils peuvent avoir oublié quelque chose qui les oblige à revenir et je me trouverais attrapé si cela arrivait.» Il les suivit de l'?il jusqu'à ce qu'il les eût perdus de vue, et il ne descendit que longtemps après, pour plus de sûreté. Comme il avait retenu les paroles par lesquelles le capitaine des voleurs avait fait ouvrir et refermer la porte, il eut la curiosité d'éprouver si, en les prononçant, elles feraient le même effet. Il passa au travers des arbrisseaux, et aperçut la porte qu'ils cachaient. Il se présenta devant et dit : «Sésame, ouvre-toi», et dans l'instant, la porte s'ouvrit toute grande. Ali Baba s'était attendu à voir un lieu de ténèbres et d'obscurité ; mais il fut surpris d'en voir un bien éclairé, vaste et spacieux, creusé, de main d'homme, en voûte fort élevée qui recevait la lumière du haut du rocher, par une ouverture. Il vit de grandes provisions de bouche, des ballots de riches marchandises en piles, des étoffes de soie et de brocart, des tapis de grand prix, et surtout de l'or et de l'argent monnayés par tas, et dans des sacs ou grandes bourses de cuir les unes sur les autres. A voir toutes ces choses, il lui parut qu'il y avait non pas de longues années, mais des siècles que cette grotte servait de retraite à des voleurs qui avaient succédé les uns aux autres. Ali Baba ne balança pas sur le parti qu'il devait prendre : il entra dans la grotte et dès qu'il y fut entré, la porte se referma ; mais cela ne l'inquiéta pas : il connaissait le secret pour l?ouvrir. Il ne s'attacha pas à l'argent, mais à l'or monnayé, particulièrement celui qui était dans des sacs. Il en enleva à plusieurs fois, autant qu'il pouvait en porter et en quantité suffisante pour charger ses trois ânes. Il rassembla ses ânes qui s?étaient dispersés ; quand il les eut fait approcher du rocher, il les chargea des sacs ; pour les cacher, il accommoda du bois par dessus de manière qu'on ne pouvait les apercevoir. Quand il eut achevé, il se présenta devant la porte et il n'eut pas prononcé ces paroles : «Sésame, referme-toi», qu'elle se referma ; car elle s'était fermée d'elle-même chaque fois qu?il y était entré et était demeurée ouverte chaque fois qu'il en était sorti. (à suivre...)