Résumé de la 23e partie Le capitaine des voleurs décide d?ôter la vie à Ali Baba et de tout faire pour faire prospérer de nouveau son trésor. Le capitaine des voleurs se pourvut d'un cheval, dont il se servit pour transporter à son logement plusieurs sortes de riches étoffes et de toiles fines, en faisant plusieurs voyages à la forêt avec les précautions nécessaires pour cacher le lieu où il les aIlait prendre. Pour débiter ces marchandises, quand il en eut ramassé ce qu'il avait jugé à propos, il chercha une boutique. ll en trouva une ; et après l'avoir prise à louage du propriétaire, il la garnit et il s'y établit. La boutique qui se trouva vis-à-vis de la sienne était celle qui avait appartenu à Cassim, et qui était occupée par le fils d'Ali Baba il n'y avait pas longtemps. Le capitaine des voleurs, qui avait pris le nom de Cogia Houssain, comme nouveau venu, ne manqua pas de faire civilité aux marchands ses voisins, selon la coutume. Mais comme le fiIs d'Ali Baba était jeune, bien fait, qu'il ne manquait pas d'esprit, et qu'il avait occasion plus souvent de lui parler et de s'entretenir avec lui qu'avec les autres, il eut bientôt fait amitié avec lui. Il s?attacha même à le cultiver plus fortement et plus assidûment, quand trois ou quatre jours après son établissement, il eut reconnu Ali Baba qui vint voir son fils, qui s?arrêta à s?entretenir avec lui, comme il avait coutume de faire de temps en temps, et qu?il eut appris du fils, après qu?Ali Baba l?eut quitté, que c?était son père. Il augmenta ses empressements auprès de lui ; il le caressa, il lui fit de petits présents, il le régala même, et lui donna plusieurs fois à manger. Le fils d'Ali Baba ne voulut pas avoir tant d'obligation à Cogia Houssain sans lui rendre la pareille. Mais il était logé étroitement, et il n'avait pas la même commodité que lui pour le régaler comme il le souhaitait. ll parla de son dessein à Ali Baba son père, en lui faisant remarquer qu'il ne serait pas séant qu'il demeurât plus longtemps sans reconnaître les honnêtetés de Cogia Houssain. Ali Baba se chargea du régal avec plaisir. «Mon fils, dit-il, il est demain vendredi ; comme c?est un jour que les gros marchands comme Cogia Houssain et comme vous tiennent leurs boutiques fermées, faites avec lui une partie de promenade pour l'après-dînée, et en revenant faites en sorte que vous le fassiez passer par chez moi, et que vous le fassiez entrer. ll sera mieux que la chose se fasse de la sorte, que si vous l'invitiez dans les formes. Je vais ordonner à Morgiane de faire le souper, et de le tenir prêt.» Le vendredi, le fils d'Ali Baba et Cogia Houssain se trouvèrent l'après-dînée au rendez-vous qu'ils s'étaient donné, et ils firent leur promenade. En revenant, comme le fils d'Ali Baba avait affecté de faire passer Cogia Houssain par la rue où demeurait son père, quand ils furent arrivés devant la porte de la maison, il l'arrêta, et en frappant : «C'est, lui dit-il, la maison de mon père, lequel sur le récit que je lui ai fait de l'amitié dont vous m'honorez, m'a chargé de lui procurer l'honneur de votre connaissance. Je vous prie d'ajouter ce plaisir à tous les autres dont je vous suis redevable.» (à suivre...)